➳ Chapitre 26 : Jennifer

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Elle lève une main et  abaisse lentement ce dernier. Mon cœur fait un bon dans ma poitrine  quand je découvre entièrement son visage, à cet instant précis je crois  bien que je frôle la crise cardiaque.

- Bah alors Jenny, t'as vu un fantôme ?

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Je reste bouche bée, incapable de dire un mot, incapable même de réfléchir correctement. Lorsqu'enfin je retrouve l'usage de la parole, ce n'est que pour prononcer ce simple nom d'une voix tremblante :

- Brooke ?

    L'intéressée élargit son sourire et s'approche de moi, je lui saute dans les bras sans réussir à contenir des larmes de joies, je sens les siennes couler contre ma joue.

- T'es fière de toi ? Moi qui pleure jamais je me retrouve à chialer dans tes bras ! râle-t-elle au bout d'un moment en se détachant de moi.

    Je ne sais toujours pas quoi dire, elle me prend par les épaules et me scrute de ses yeux marron tirant sur le vert. J'ai l'impression qu'elle s'apprête à me sortir un de ces sarcasmes dont elle a le secret mais se ravise en posant le regard derrière moi.

- On ferait mieux de se dépêcher sinon ton pote va littéralement se vider de son sang dans l'herbe.

    Tyler ! J'ai du mal à me l'avouer mais avec toutes ces émotions je l'avais presque oublié. Il est tombé dans les pommes et la couverture censée contenir l'hémorragie est imbibée de sang. Je me précipite vers lui et tente, de mes mains tremblantes et maladroites, de resserrer le tissu autour de sa blessure. Brooke s'accroupit près de moi et prends mes mains dans les siennes.

- On va s'occuper de lui, ne t'inquiètes pas, il survivra, m'assure-t-elle calmement.

    Elle sait que cette simple phrase, dépourvue de quelconques arguments, d'aucune forme de bon sens vu l'état de mon ami, me rassurera tout de même, car c'est elle qui l'a prononcé, et que Brooke a toujours raison.


    Je pleure, je pleure comme je n'ai jamais pleuré auparavant, cette fois-ci c'est allé trop loin.

- Jennifer, ouvre la porte s'il-te-plait, allez ma puce.

    Ça fait plus d'une heure que mes parents essaient de me convaincre de les laisser entrer, mais je n'ai pas envie de leur parler, ni a eux ni à personne d'autre. Recroquevillée contre un mur de ma chambre, je continue à sangloter en silence, espérant bêtement que je finirais par aller mieux à force de laisser couler toutes les larmes de mon corps. Au travers de la bulle dans laquelle je me suis hermétiquement enfermée, j'entends vaguement une discussion devant ma porte, mais je suis incapable de me concentrer sur les paroles échangées.

- Jenny, c' est Brooke, ouvre-moi s'il-te-plait.

    Brooke ? Rien que son prénom me suffit à émerger un peu. Mes parents ont dû l'appeler pour qu'elle vienne les aider à me faire sortir de ma chambre, mais je ne lui ouvrirais pas, je veux juste qu'on me laisse tranquille, je finirais bien par me remettre de cette horrible journée tôt ou tard...

- On m'a dit que tu n'allais pas très bien, alors je me suis dit qu'une boîte de chocolat pourrait peut-être t'aider à aller mieux. Mais bon sinon c'est pas grave je repars avec...

    Mmmh du chocolat ! Bon là c'est légèrement différent, et puis si ça se trouve ça va effectivement me faire du bien. J'entrouvre timidement la porte et passe juste le bout de mon nez dans l'embrasure. Après un rapide coup d'œil dans le couloir je constate que mes parents sont partis, ils devaient craindre que je m'enferme de nouveau si je les voyais... et ils ont eu raison. Brooke est là, une grosse boite de chocolat dans les mains qui a vite fait de me faire saliver. Ses cheveux bruns et lisses sont coiffés en une queue de cheval haute, et elle porte un tee-shirt Nirvana surmonté d'une veste en cuire, ainsi qu'un mini short noir qui ne laisse aucun doute sur le style grunge qu'elle s'est choisie il y a trois mois.

Aeternam GalaxiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant