➳ Chapitre 33 : Yoran

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- Quand bien même ce  serait le cas, il y aurait tout de même des millions, voir des milliards  de morts si on compte les pertes dans les deux camps. Il n'y a pas de  paix sans la guerre, lâche Jennifer.

- Je n'ai jamais dit  qu'elle serait facile à obtenir, et encore moins qu'il n'y aurait pas de  mort. Comme tu le dis si bien : la paix ne peut exister sans la guerre.

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Ça y est, c'est l'heure. Trois gardes humains approchent, des fusils tranquillisants à la main. Une douleur lancinante me parcourt le bras lorsque la fléchette anesthésiante vient se planter violemment dans mon épaule. Rapidement, ma vision se brouille. Je sens l'humidité et le froid contre ma joue quand ma tête heurte le sol, puis plus rien.


Je me réveille une nouvelle fois avec un horrible mal de crâne. Je me frotte les tempes, comme si ce simple geste pouvait me soulager, tout en observant l'environnement autour de moi. Seya et Zorak sont réciproquement à ma gauche et à ma droite, ils ont l'air aussi perdu que moi. Le ciel est caché par les branches des immenses arbres qui nous entourent. Les feuilles nous protègent à peine de la pluie fine qui tombe et nous glace de la tête aux pieds. Je me lève lentement malgré mes muscles tout engourdis puis m'étire, faisant craquer plusieurs de mes os. C'est à ce moment que je remarque le couteau de combat posé à mes pieds. Ils sont sérieux ? Un couteau ? Je vois nos chances de sortir vivant de cette mission s'amoindrir d'un coup. Seya et Zorak aussi ont droit à un simple couteau, et ils ne semblent pas plus emballés que moi. J'essaie de me motiver en me convainquant que je suis invincible, et qu'une fois cette tâche accomplie, je pourrais m'endormir sereinement dans un lit.

Devant nous, environ trois cents mètres en contrebas, on peut distinguer des installations métalliques -des ocraocs- entre les arbres.

- Il doit y avoir des radars à infrarouge un peu partout, on ne pourra jamais approcher du camp à moins d'une centaine de mètres, se décourage Seya.

Nous réfléchissons de longues minutes à un plan, mais ne trouvons aucune solution viable. Ça doit bien faire une heure que nous nous sommes réveillés et nous ne sommes toujours pas passés à l'action.

- Et si on trouvait un moyen de faire diversion, propose alors Zorak. Comme ça, on pourrait au moins attirer une partie des soldats à l'écart. Et pendant que Seya et moi on s'occuperait d'eux, toi Yoran tu pourrais aller tuer ceux qui se trouvent encore à l'intérieur.

- Sauf qu'on a aucune idée de leur nombre. Imagine un peu, ils sont peut-être une trentaine là-dedans, voire plus ! je lui rétorque en soupirant.

- Sinon on s'enfuit maintenant et on laisse les humains se débrouiller tous seuls, propose Seya.

- Non, j'ai promis à Jennifer de l'aider à revoir son frère. Et de toute façon, on s'enfuirait pour aller où ? Je vous rappelle qu'on est des parias !

Les mots de Zorak me font l'effet d'un électrochoc.

- C'est bon j'ai trouvé !

Ils me regardent tous les deux d'un air interrogateur, Seya me fait signe de poursuivre.

- Comme tu le dis si bien, Zorak, on est des parias, mais surtout des renégats. La secte a dû prévenir le Gouvernement de notre fuite, et aucun des deux n'accepterait d'avouer à tout le monde que trois Haeras sont partis car ils n'acceptaient plus leur autorité ni leurs idées.

- Et alors ? Ils pourraient aussi mentir, en disant que nous sommes des assassins ou que nous avons commis d'autres crimes du genre, argue Zorak.

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