Aeternam Galaxia

➳ Prologue

L'être humain n'a jamais été particulièrement objectif. Il se voyait seul dans l'univers, parce que dans le fond, il savait qu'il n'était rien. Il avait besoin d'une raison de vivre, d'un sens à son existence. Il se mentait à lui-même, se considérant comme le maître du monde, tout en prêchant pourtant la bonne parole de son Dieu, qu'il plaçait au-dessus de tout le reste.

Dieu. Une entité supérieure, un concept ou un outil de manipulation des peuples par une riche minorité ? Aucune réponse ne serait apportée, mais une chose était sur, la prise de conscience n'avait rien de divin. Au contraire, elle remettait en question l'essence même qui faisait de l'humanité ce qu'elle était. Difficile de renier la réalité lorsqu'elle s'affiche ouvertement sous vos yeux, et ceci, les plus fervents croyants auront pu le remarquer. Pourtant, bien que ce soient eux les plus touchés par l'éveil de la vérité, les sceptiques, les scientifiques et les intellectuelles ne furent pas plus épargnés. Personne ne pouvait s'attendre à ce qu'il allait arriver, bien que ce fut de nombreuses fois évoqué, car tout ceci ne tenait encore qu'au domaine de l'imaginaire. Mais la frontière entre réalité et imaginaire pourrait se résumer à une simple porte dont il suffit de trouver la bonne clef pour l'ouvrir. Après tout, la magie de la robotique ne fut-elle pas inventée par un certain Isaac Asimov en 1976 avant de devenir chose concrète ?

Néanmoins, l'humanité était loin de s'attendre à une telle tournure dans son Histoire, une tournure dont quatre-vingts dix pour cent des individus ne feraient très rapidement plus partie. Mais nous n'en étions pas encore là le 13 décembre 2025. Ce jour-là, tous étaient les yeux rivés sur l'écran de leur téléviseur, chacun comprenant qu'il était en train d'assister à un tournant de l'Histoire de l'humanité.

Parmi ces milliards de fourmis agglutinées, qui étaient trop concentrées sur l'immense vaisseau spatial noir comme une nuit sans étoiles pour voir le pied qui s'apprêtait à donner un grand coup dans leur fourmilière, se trouvait une famille à l'identique des autres. Comme les autres, elle avait du mal à réaliser ce qui était en train de se passer, comme les autres, elle était taraudée entre fascination et angoisse profonde. L'être humain n'était pas bien différent des autres animaux. Son instinct primaire lui permettait de sentir le danger imminent qui fondé sur lui comme l'aurait fait un aigle sur sa proie. Mais son intelligence et sa conscience de soit ne lui permettait pas en revanche de se cacher pour assurer sa survie comme l'aurait fait la souris victime de l'oiseau de proie. Non, l'être humain lui observait droit dans les yeux son prédateur approcher. Après tout, il était maître de sa planète et en était le prédateur dominant depuis des milliers d'années. Il n'avait pas l'habitude de se terrer pour échapper à plus fort que lui.

Quoi qu'il en soit, dans cette famille tout aussi banale que les autres, se trouvait une jeune fille qui était loin d'avoir conscience du rôle qu'elle s'apprêtait à jouer. De ses yeux verts, elle regardait ce qui se passait sans dire un mot. Elle ne comprenait pas la panique qui secouait les gens qu'elle aimait et saisissait encore moins le profond changement qui s'apprêtait à s'opérer. Pour elle, qui n'avait pas eu d'éducation religieuse, ceci n'était que l'accomplissement d'un film de science-fiction déjà vue et revue. Elle était habituée à ces images et espérait simplement du fond de sa conscience l'illumination plutôt que la destruction. Du haut de ses treize ans, elle peinait à imaginer de tout ça une fin autrement qu'heureuse. Mais comment aurait-elle pu savoir que le piège était déjà refermé sur ses semblables depuis plusieurs années ? La fin, à ce moment précis, était toute proche. Elle représentait la fin d'une ère, la fin d'un cycle, la fin de toute l'espèce.

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Ce prologue a été ajouté le 08/07/17 pour remplacer l'ancien prologue qui est devenu l'actuel chapitre 1.
Pour les nouveaux lecteurs, vous remarquerez peut-être une différence de qualité entre ce prologue et les 10 voire 15 premiers chapitres, ce qui est normal puisque ma façon d'écrire s'est améliorée depuis l'écriture des premiers chap'. Mais ils seront réécris très prochainement et à partir du 15e chapitres environ la qualité de l'écriture s'améliore.