➳ Chapitre 35 : Yoran

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Je déteste rester enfermer. Je ne sais pas si je suis  claustrophobe, mais en tout cas je n'y arrive pas. J'ai besoin de  bouger, ou du moins savoir que je peux le faire. Ici, je ne suis  clairement pas libre de mes mouvements, et ça m'énerve et me stress. Le  chef du camp n'est pas revenu nous voir, il a envoyé l'un de ses  subordonnés nous apporter à manger, mais depuis plus de nouvelle de lui.  Je n'ose pas parler à Seya de notre mission, de peur qu'il y ait des  caméras ou des micros espions dissimulés dans la pièce. En entrant dans  le camp, nous avons croisé au moins cinq gardes, mais impossible  de savoir s'il y en a plus, qui se trouvaient peut-être à ce moment là  dans les différents bâtiments. Autrement dit, la mission semble très mal partie. D'autant plus que le temps nous est compté. Je ne sais pas si le chef a déjà contacté la secte, mais si ce n'est pas le cas, ça ne saurait tarder. Même si cette dernière n'admet pas que nous sommes des renégats, elle voudra tout de même venir ici pour nous reprendre. Et nous paierons à coup sûr le prix de notre trahison de nos vies.

Je fais les cent pas dans la salle. Comment est-ce que nous allons nous sortir de ce pétrin ? Si au moins nous étions sûrs de ne pas être surveillés, nous pourrions tenter quelque chose, mais dans les conditions actuelles... Je soupire nerveusement.

- Arrêtes de tourner en rond, tu me donnes envie de vomir.

- Tu sais bien que je déteste rester enfermer, rétorqué-je.

Seya lève les yeux au ciel sans rien ajouter de plus. Je continue à marcher, quand soudain la porte s'ouvre pour la première fois depuis des heures. Le chef entre d'un pas décidé, les bras dans le dos, puis s'arrête devant nous.

- J'ai contacté la secte.

Je retiens mon souffle et essaie de masquer du mieux que je le peux mon angoisse.

- Elle m'a confirmé vos explications. Elle ne peut pas venir vous chercher immédiatement, puisque vos membres fêtent en ce moment même la Fête de l'Esprit, continue-t-il avec un sourire en coin, qui en dit long sur son avis quant aux croyances de la secte.

Nous hochons docilement la tête. J'avais complètement oublié que la Fête de l'Esprit se déroulait aujourd'hui. Nous avons donc encore jusqu'à ce soir pour accomplir ce qui doit être accomplit. Alors que je pense qu'il a finis, il ajoute d'un ton suffisant :

- Elle m'a également demandé de prendre soin de vous jusqu'à son arrivée. Et de vous dire que vous serez grassement récompensés pour les risques que vous avez pris durant votre mission.

Une menace sourde de la part de notre ancienne famille. Mais nous ne nous laisserons pas intimider si facilement.

- Comme je leur ai promis de bien vous traiter, je vais vous autoriser à sortir de cette pièce. Mais vous ne mettrez pas les pieds, et ne poserez même pas les yeux, sur les bâtiments que je vous indiquerais, nous intime-t-il en nous lançant un regard menaçant.

- Entendu.

Nous le suivons à l'extérieur. Il nous indique les infrastructures qui nous sont interdites, l'ocraoc d'où nous venons de sortir en faisant partis. Au final, c'est plus de la moitié des bâtiments que nous devons éviter. Je me demande bien ce qu'ils font ici de si important...

Le chef nous présente une certaine Karani, qui s'occupera de nous -ou plutôt nous surveillera- jusqu'à l'arrivée de la secte. La jeune femme nous conduit dans la partie nord-est du camp, la seule qui nous est entièrement autorisée. On y trouve de longues ocraocs qui servent de dortoirs et un grand toit de tôle maintenue par quatre poteaux, pour protéger les tables à manger extérieures des intempéries. Il y a également encore une autre ocraoc servant de pièce à vivre et un bâtiment rudimentaire pour les sanitaires et les douches. Ces dernières installations étant intégralement récupérées dans des maisons humaines, les ingénieures du camp ont du rajouter de la technologie haera pour que le traitement et l'acheminement de l'eau soient plus simples.

Aeternam GalaxiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant