Chapitre 1

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ELY

Je marche dans la rue d'un pas rapide, la pluie n'a toujours pas cessée et l'air est de plus en plus glacial. Je suis frigorifiée. Le vent tape contre mes joues et agresse mes yeux gris.

J'avance tête baissée afin d'éviter que mes larmes coulent et profite que le feu soit rouge pour traverser. Minute, qu'est-ce que je raconte...

Je m'arrête au beau milieu de la route, figée par le son de plusieurs coups de klaxons m'étant destinés. Quand je me retourne, c'est trop tard. Un imposant véhicule noir fonce droit sur moi. Le conducteur freine, ce qui n'empêche pas la collision entre mon corps et le capot.

Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe. Je ne ressens que le goudron de la route contre la peau de mes mains et ma joue droite. J'ai gardé mes yeux fermés et n'ose pas les rouvrir.

J'entends tout un tas de circulation autour de moi, les voix des gens qui ont sûrement dû assister à cette scène, des cris...

-Oh non ! Crit une voix masculine avant que le son d'une portière de voiture claque.

J'analyse mon état et me rends compte que par miracle je vais bien. Mes articulations fonctionnent. J'ouvre enfin les yeux et aperçois les genoux d'une personne à mes côtés.

-Je ne suis vraiment qu'un idiot ! Vraiment désolé... tu vas bien ?

Je lève les yeux et vois enfin la personne à laquelle appartient cette voix paniquée. Il s'agit d'un jeune homme aux allures enfantines coiffé de cheveux blonds chatouillés par le vent hivernal qui font ressortir ses yeux bleus. Ses joues sont rougies par le froid, il me lance un regard débordant d'inquiétude.

-Ne t'en fais pas, je vais bien.

Il semble insatisfait de ma réponse qui est pourtant vraie. Je vais aussi bien qu'il y a quelques minutes où je marchais dans cette rue.

Les gens autour de nous commencent à se disperser, reprenant le cours normal de leur journée.

Je le surprends entrain de parcourir chaque parcelle de mon corps, examinant l'état dans lequel je suis. Quand il s'aperçoit enfin que je ne suis pas blessée, il soupire et se relève. Il m'aide à me remettre sur mes deux pieds en me tendant ses deux mains.

-Au fait, je m'appelle Niall, et toi ?

Le sourire enfantin qu'il m'adresse pourrait en faire tomber plus d'une.

-Ely.
-Ely. Je suis vraiment, sincèrement désolé de t'avoir percutée...
-Tu ne m'as pas percutée, tu m'as juste poussée. Et c'est ma faute, je n'aurais pas dû traverser sans réfléchir...

Ma remarque semble l'amuser, mais il est surtout soulagé que je ne lui en veuille pas et que j'aille bien. Il me sourit et se frotte la nuque.

Je ne dois pas faire très bonne impression avec mes vêtements qui viennent d'être salis par la pluie.

-Comment me faire pardonner... soupire-t-il en observant les alentours, tu devais aller quelque part ?
-Euh... Oui enfin, je...
-Si tu veux je t'y emmène.

Super, il doit me prendre pour une idiote qui a perdu le sens de la parole.

-Oh, non merci, pas la peine, je ne suis plus très loin.
-Tu es sûre ? Je tiens vraiment à t'emmener là où tu dois aller, ça serait vraiment gênant de te laisser partir dans ce froid comme si de rien n'était alors que je viens de te rentrer dedans.

Sa gentillesse me surprend. Encore un peu sonnée par ce qui vient de m'arriver, je soupire en regardant ma montre et déclare :

-Je devais aller voir des amis, mais vu leur patience et l'heure qu'il est, je crois que je vais plutôt renoncer et rentrer chez moi.

Je leur enverrai un message, en espérant qu'ils ne m'en voudront pas trop.

-Bon, eh bien je te rammène chez toi alors. A moins que...

Il me lance un sourire malicieux.

-Tu aimes la musique ?

C'est la question à laquelle je m'attendais le moins.

-Euh... Oui, j'aime beaucoup...

Je crois que c'est la réponse la plus pathétique du monde. Pendant que je m'insulte intérieurement, il défait l'épaisse écharpe noire qu'il portait jusque là et me la tend.

-Oh, non merci, garde la ! Tu vas attrapper du mal par ma faute...

Ma réaction le fait pouffer.

-Ce n'était pas une question...

Voyant que je ne bouge pas, refusant son écharpe, il s'approche et l'enroule autour de mon cou.

J'avoue que ce rapprochement soudain me met un peu male à l'aise, timide comme je suis... je ne peux pas nier que cette écharpe est très confortable.

-Elle gratte trop, reprends la. Regarde tes joues, elles sont devenues rouges !
-Qu'est-ce que tu peux être têtue ! Garde la, je ne crains pas beaucoup le froid. Bon, on y va ?

J'ai été tellement absorbée par sa personne et par le petit accident qui vient de se produire que je ne me suis même pas rendue compte qu'une longue file de voitures s'est formée derrière celle de ce garçon. Beaucoup de protestations des conducteurs en jaillissent. Il en rit.

Quand je le vois grimper dans son véhicule, je ne m'imagine pas continuer mon chemin à pieds et de nouveau seule.

J'ai bien envie de le connaître.

H I M [Terminé] H.S. -Tome I - (En Correction Et Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant