Chapitre 11, part 2

3K 273 21
                                    

Râwukhshna le repoussa encore une fois avec force avant de partir en marchant de guinguole et en pleurant vers ses appartements pour se réfugier en animal blessé dans sa tanière. Les sept amant qui n'avait pas louper un mot de l'échange virent avec stupeur Jamshid perdre son sang froid.

" - Merde ! Merde ! Merde ! Cracha l'eunuque à demi-voix en s'arrachant les cheveux. Non ! Non ! Non non non ... Ca ne devait pas ce passer comme ça."

Devant le désarroi général,Zal quitta la table pour aller dans les appartements du favori avec pour seul réplique :

" - Je vais voir Râwukhshna."

Sans doute l'albinos savait il que l'ébriété du danseur n'était bonne pour personne, peut être s'inquiétait il un peu pour lui. Ou alors tenait il enfin un occasion d'aller à la perte du brun qui lui avait dérober sa place de fétiche dans les collections princières ? Si il voulait se venger, Zal avait maintenant une occasion en or puisque Jamshid claqua la porte du harem derrière lui, tournant les talons en direction de son refuge, ravager intérieurement par ses propres actes. Râwukhshna étant quand à lui livré à lui même pleurait dans son lit. Il était blessé et seul, terriblement seul. Il venait de découvrir la violence sous la douceur de façade de Jamshid, il se sentait anéanti et vide. L'alcool n'aidait pas et il pleurait à chaude larme. C'était la deuxième fois qu'il se sentait trahit par l'eunuque et ça lui faisait d'autant plus mal que de trahison en trahison, les choses allaient de mal en pire. Au début ce n'était qu'un mensonge, maintenant il le frappait, qu'est-ce-que ce serait plus tard ? Il n'avait jamais vu l'eunuque porter la main sur qui que ce soit ici, il avait toujours été gentil avec tout le monde. Mais lui il venait de lui mettre une claque monumentale : Râwukhshna avait eu mal autant physiquement que dans son amour propre et davantage encore dans son cœur. Jamshid était la seul personne à qui il avait jamais fait confiance ! Encore une fois sa mère avait raison : les maîtres et leurs sous-fifre sont des monstres, des menteurs, des assassin, des démons ... Ils nous volent tout jusqu' à notre envie de vivre et nous prenne le peut de raison que l'on peut avoir. Il s'alimente de notre énergie, de nos émotions, de notre confiance, de notre affection, de tout ce qui est bon et vital pour ne laisser dans les âmes qu'une terre desséché comme le désert, tari et morte. Râwukhshna pleurait à chaude larme, encore une fois il n'avait pas écouter et ça lui était retomber dessus. Il n'aurait à s'en prendre qu'à lui même si un jour tout ceci lui coûtait la vie. En attendant il souffrait le martyre et ses larmes se faisaient plus abondante à chaque instant. Il ne savait qui appeler à son secours, tout était contre lui, il n'avait rien, il n'était rien, il ne pouvais rien faire d'autre que souffrir et souffrir encore. Il était bien trop las de cette vie. Las de tout ceci, las de souffrir il voulait ne plus rien ressentir mais cela semblait impossible maintenant qu'on lui avait donner de l'affection et du temps. Comment redevenir Shay, l'esclave, la chose sur qui toute une ville de pierre et de verre coupant peut tomber sans qu'il ne bronche ? Comment redevenir se cœur sec qui ne pleure pas à la vu d'un autre qui s'écroule raide mort ? Comment avait fait Shay pour survivre au fouet, au martinet, au coup de pied, à la faim, à la soif, et pour marcher toujours droit le lendemain alors que lui un verre de vin et une claque le couchait et l'amenait à pleurer dans un lit de soie ?! Shay était heureux d'avoir une corde autours de la taille pour cintré sa tenu, lui avait tout mais n'avait rien. Shay avait la fierté, Râwukhshna avait le luxe. Aujourd'hui il se demandait si finalement il ne voulait pas redevenir Shay. Shay était un azérie, juste, droit dans ses bottes, fidèle à lui même et au principe de sa mère. Râwukhshna était un être méprisable comme les maîtres : vil, faible, ridicule, fragile comme une petite fille ou un bébé au sortir de sa mère, et bête, terriblement bête. Un benné pathétique ! Voilà ce qu'était Râwukhshna ! L'azérie se mit à se griffer la peau comme si elle le brûlait en pleurant toujours davantage : cette peau trop propre, fade et entretenu il n'en voulait plus ! Il préférait le fouet, le fouet cruel, le fouet méchant, la souffrance physique pur à cette longue torture morale doublé d'une anesthésie de ses sens. Où était passé l'instinct de survie de Shay qui lui avait permis de ne jamais avoir mal au dedans.Décidément les déchirures de l'âme était milles fois plus douloureuses que les plaies du corps. Il les haïssaient, il les haïssaient tous mais par dessus tout il haïssait Râwukhshna.

Le FavoriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant