Chapitre 18, part 2

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Les yeux clos, les pieds dans l'eau fraîche, le dos brûlé par le soleil, tout juste épargner par l'ombrage de quelques arbres aux feuillages fins, Ihsan se laissa bercé par un air fredonné non loin de lui qu'il ne connaissait pas. A ses côté Jamshid profitait lui aussi du peu de fraîcheur apporté par l'eau de leur petite oasis déserte. Ils étaient de retours dans leur bulle, là où ils avaient nagé une fois. C'était ici qu'ils souhaitaient passé leurs derniers jour ensembles, seuls, avec pour seul compagnie celui qui bientôt ne pourrait plus être approché. Le touareg à ses côté était porté par son chant exalté. Il ne chantait pas très juste,mais dans sa langue natale tout devenait si beau aux oreilles de l'azérie qu'il appréciait juste l'instant. Les chamelles des deux voyageurs avaient ici de l'eau à volonté et de la nourriture à profusion. Les deux hommes eux pouvait se ravitailler dans les bourgs voisins si l'envie leur en prenait mais ils privilégiaient l'isolement. N'importe qui les auraient compris en connaissant toutes les conditions de leur ermitage. Une main vint saisir la sienne, il ouvrit les yeux mais n'eut pas le temps d'être éblouis par le soleil car le visage de Jamshid masquait le paysage alors qu'il l'embrassait chastement. Les température, avec la journée montante,devenaient de plus en plus insupportable mais ici tout était plus supportable grâce à l'eau. Pas que ... Le plus grand se releva, sans lâcher la main de son bien aimé, et l'invita à le suivre. Une fois debout tout deux, il commença à chanté de nouveau, des poème qu' Ihsan connaissait bien. Ils les lui récitait sans cesse, il les lui susurrait parfois, aujourd'hui il les lui chantait d'une voix forte pour qui l'entendrait.

Vous avez un regard singulier et charmant ; Comme la lune au fond du lac qui la reflète,
Votre prunelle, où brille une humide paillette,
Au coin de vos doux yeux roule languissamment ;

Ils semblent avoir pris ses feux au diamant ;
Ils sont de plus belle eau qu'une perle parfaite,
Et vos grands cils émus, de leur aile inquiète,
Ne voilent qu'à demi leur vif rayonnement.

Mille petits amours, à leur miroir de flamme,
Se viennent regarder et s'y trouvent plus beaux,
Et les désirs y vont rallumer leurs flambeaux.

Ils sont si transparents, qu'ils laissent voir votre âme,
Comme une fleur céleste au calice idéal
Quel'on apercevrait à travers un cristal.

Il se pendit à son cou, chaque fois il répondait, il ne pouvait en faire autrement. C'était leur jeux, s'aimé au travers de vers passionnés, c'était leur luxure à eux. Il lui rendait ce quel'autre offrait, ne pouvant offrir son corps ils s'offraient des versés enflammé.

L'espoir divin qu'à deux on parvient à former 

Et qu'à deux on partage, L'espoir d'aimer longtemps, d'aimer toujours,d'aimer
Chaque jour davantage ;

Le désir éternel,chimérique et touchant,
Que les amants soupirent,
A l'instant adorable où, tout en se cherchant,
Leurs lèvres se respirent ;

Ce désir décevant, ce cher espoir trompeur,
Jamais nous n'en parlâmes ;
Et je souffre de voir que nous en ayons peur,
Bien qu'il soit dans nos âmes.

Lorsque je te murmure, amant interrogé,
Une douce réponse,
C'est le mot : – Pour toujours ! – sur les lèvres que j'ai,
Sans que je le prononce ;

Et bien qu'un cher écho le dise dans ton cœur,
Ton silence est le même,
Alors que sur ton sein, me mourant de langueur,
Je jure que je t'aime.

Qu'importe le passé? Qu'importe l'avenir ?
La chose la meilleure,
C'est croire que jamais elle ne doit finir,
L'illusion d'une heure.

Et quand je te dirai : – Pour toujours ! – ne fais rien
Qui dissipe ce songe,
Et que plus tendrement ton baiser sur le mien
S'appuie et se prolonge !

Jamshid le souleva par les hanches, un sourire nostalgique au coin des lèvres. Ils firent quelques pas dans l'eau fraîche, nu pieds tout deux. Encore un baisé. Combien depuis le début de ce rêve ? Et combien encore avant sa fin ? Si seulement tout n'étais pas aussi incertain. La main parcheminé de Jamshid descendit le long des voluptueuses courbes musculeuses de son adoré. Sa paume épousait la courbe de cette fesse charnue à souhait. Il s'éloigna, retournant s'asseoir sous le soleil de plomb, la température y étant plus agréable qu'auprès de l'azérie. Le jeune danseur ne comprenant pas son geste vint s'asseoir derrière lui, poser sa tête contre son vaste dos, balader ses mains sur un corps dont il connaissait bien la proximité.

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