« Retour à la case départ. »
Comme toujours j'ai fais le con avec Melha, elle zappe les chaînes de la TV et ne m'adresse pas la parole. Je m'assois à côté d'elle, elle change de place : une vrai gamine. Je fais les cents pas en fixant un point inconnu, mes aller-retour vont sûrement attiré son attention. Elle sait très bien que je n'aime pas être réveillé le matin. Je prends une chaise, la place devant elle et me pose à califourchon dessus :
- « Statut ! » T'en as pas marre de faire la gueule à chaque fois que je pense pas comme toi. Je me contrôle pas, tu me connais par cœur, tu sais mieux que personne que quand je dors je prends du temps pour revenir sur terre et tu es venu dans la chambre en ouvrant les rideaux comme si tu étais chez...enfin t'es chez toi mais c'est pas une raison Meli, arrête de faire la grosse gamine ! J'arrive plus à écrire tu te rends compte ? Son journal je l'ai pas ouvert, je pense qu'à des choses négatifs, j'ai envie de reprendre et c'est ce que je compte faire le temps que mes esprits me reviennent, c'est mon seul échappatoire. T'as pas ton mot à dire, c'est mon choix. « Libre ! »
- Tu sais très bien pourquoi je t'ai réveillé, dans cet appartement il y a que deux chambres, et je suis à côté de la tienne, l'odeur de ta cochonnerie a envahit toute la maison. Hier soir j'ai frappé t'as pas ouvert, ce matin j'ai mal à la tête. Le comble c'est que tu me cries dessus sans gêne, ni honte parce que je te réprimande ! T'es plus un gamin Az', redescends sur terre ! Tu sais quoi ? Je vais plus te courir après comme quand on était petit, je vais te laisser faire ta vie parce que même si je te dis de ne pas retourner vendre la « chance » tu vas pas m'écouter donc, fais ce que tu veux et bonne chance ! Shit, beau jeu de mot Melha ! Maintenant, je vais chez le docteur je me sens pas bien, si tu sors ferme à clef ! Dernière chose, j'espère que tu n'as pas perdu ton humanité en route vu que t'as oublié qu'aujourd'hui ta sœur a sept ans.
Quand elle veut, elle peut faire mal au crâne. Je hisse mes mains de part et d'autre de mes tempes pour reprendre mes esprits. J'aime pas quand elle bouge comme ça, le pire c'est qu'elle arrive à me faire culpabilisé. La porte claque. Mes mains tremblent, les émotions s'entrechoquent ce qui me fait très vite explosé. La chaise se retrouve éjecté. J'oublie ma princesse, j'oublie ma propre famille, la seule chose que j'ai en tête, c'est comment reprendre mes conneries. La vie me fait vraiment pas de cadeau c'est un truc de timbré, elle m'écrase sans pitié ! Je me cloître dans la salle de bain, me douche rapidement, enfile mes vêtements.
Les mains dans les poches, la tête baissée je marche en direction du bloc de mes parents. Le jour se lève, les gens reprennent le cours de leur vie comme si les fantômes des soldats mort ne traînent plus dans leurs esprits. Je croise Kamil, un mec qui a perdu son petit frère il y a trois ans, il ne ressemble plus à un homme abattu. Il profite de sa vie alors qu'à la mort du p'tit il ne tenait plus debout. Ils arrivent à se relever pourquoi pas moi ? Pourquoi j'arrive pas à accepter son départ ? Pourquoi chaque soir je pleure comme un môme ?
- Alors kho, ça raconte quoi ? On te voit plus.
- Toujours la même routine Kamil, rien ne bouge avec moi.
- Tu fous quoi de tes journées ? On te voit plus du tout traîner dehors depuis ton retour, depuis qu'elle est morte Allah Y Rahma, c'est une expérience qu'on subira tous frère, j'ai pris du temps à me relever mais..
- Garde toi tes speechs Kamil.
- Toujours le même connard qui aime pas les leçons de morale. Tiens tes trente euros, j'aime pas devoir des choses.
- Merci en plus ça tombe bien, c'est l'anniv' de Jade et j'ai rien sur moi.
Je m'attarde pas à discuter avec lui et file. J'emprunte la voiture d'un mec du quartier, je bouge dans un centre commercial pour trouver un truc, un jouet qui serait susceptible de la plaire. Les centres commerciaux j'arrive pas à y rester plus de quinze minutes, c'est glauque pour moi comme endroit ; elles ont l'air de nous narguer, et puis les lieux sont bombés de monde, c'est étouffant ! Dans un magasin de jouet je trouve le bonheur de la petite, les trente balles ont suffit pour une boîte avec une coiffeuse et tout le tralala et deux poupées, j'ai demandé à ce qu'on l'emballe. Dès que je sors de la boutique, j'ai l'impression qu'on me presse les poumons comme une éponge, mon crâne me joue des tours, raison de plus pour détester cet endroit.
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Le naufragé de la rue
قصص عامةLa perte c'est la peste. Elle nous poursuit toute notre vie. - Laïli.M HISTOIRE NON ECRITE PAR MOI