Melha
______Le temps est morose.. il suit l'impertinence de mon cœur. J'ouvre le clic-clac et m'allonge. L'écran de la télévision affiche des images ; une petite fille jouant avec un ballon et un chien, la jeune fille à beau parler, je suis sourde. Je ne suis pas l'intrigue du film, ma vie est déjà une intrigue en elle-même pour me plonger dans un monde fictif. J'éteins la TV. Mes parents m'ont laissés seule un moment et comme d'habitude la solitude me froisse l'estomac. Quelqu'un frappe à la porte. J'ouvre. Depuis le temps qu'il m'évite, j'aurais jamais pensé le voir sur le seuil de ma porte. Azhar je l'ai connu tenace, arrogant et fière, je l'ai rarement vu lâcher les armes en plein combat. Aujourd'hui c'est le cas. Un torrent dévaste son visage. Mon cœur se gonfle et se serre. Être incapable de l'aider me tue. Mes yeux me brûlent, ils s'embrument.
- C'est de ma faute Meli... de ma faute ! C'est de ma faute Wallah, c'est de ma faute..
Ils répètent en boucle la même chose. Je le regarde, c'est comme si quelqu'un avait pris le cœur qu'on m'a implanté et lui donné des coups de couteau sans arrêt. Ça fait mal ! Automatiquement, je prends son visage entre mes mains. Je prends son mal comme le mien, c'est horrible de ressentir ce sentiment. Oppressant. Asphyxiant. Hésitant, il prend à son tour mon visage en sa possession. Son regard insistant me procure des frissons inconcevables. Ses lèvres se posèrent sur les miennes. Un million de papillon se sont mis à danser dans mon ventre. Instinctivement, mon cœur a répondu à ce baiser. Je suis tombée sur le dos sur mon clic-clac. Pendant un moment, j'ai oublié mes principes et mes valeurs... le Malin m'a fait oublié qu'un jour ma mère m'a donné une éducation. Ses mains se baladent sur mon corps. Mon pauvre cœur est sur le bord de l'implosion. Ces larmes que j'ai interdit de couler se sont rebellées. Mes mains se baladent sur son cou, puis caressent ses cheveux. Au fond de moi, je veux que ça s'arrête mais un désir ardent m'en empêche. Il enlève mon t-shirt ensuite me contemple. À ce moment là, j'ai compris que j'allais me donner à lui. Il se lève. J'enfile mon t-shirt en deux-deux. Il s'en va en un coup de vent.
Je comprends plus rien, qu'est-ce que j'allais faire ? Je me sens honteuse et horriblement sale. Troublée, je sors de mon appartement pour le trouver. Il est appuyé contre le mur, sur une marche, perdu.
- Az'.
Aucune réponse ne vient titiller mon oreille. Ma voix, mes mains tremblent. Je comprends pas comment j'ai pu en arriver à ce stade. Je suis pas ce genre de fille.. je suis pas une.. les insultes envers moi moi-même s'embrouillent dans ma tête.
- Je suis désolée...
J'épie son visage. J'ai plus le même homme en face de moi.. C'était le genre je m'en foutiste sauf quand il s'agit de la famille. La seule chose qu'il a gardé de son adolescence c'est ce sentiment de désarroi et d'émoi. Petit, je savais jamais quand est-ce qu'il allait se mettre à rire.. éclater de rire à tout va n'était pas son genre, pas du tout. J'étais la seule avec sa mère a réussir à crever l'abcès. C'était une tête de mule. Je souriais auparavant en y pensant, maintenant ce n'est que des souvenirs devenus cendres.
Je tombe des nues sur les marches de l'escalier en le voyant partir. J'aimerais anesthésiée mon cœur mais c'est impossible.. j'aurais aimé que ce soit un amour vénal.. un amour sans importance mais non ! Je touche mes lèvres, ensuite mon cou, ses lèvres au contact de ma peau m'ont procurés des flots de frissons. Les larmes tombent comme la chute du Niagara. Il est marié !!! Cette phrase s'entrechoque dans ma tête. J'ai honte de moi-même. J'ai honte de m'être laissée tenter par le Diable.
Cette honte me consume de l'intérieur. Je cours chez moi. En refermant la porte, j'hurle ma rage. J'ai le feu sur les joues, et au ventre, je comprends pas comment j'ai pu ne pas résister. Pourquoi ?? Hargneuse, je me déshabille et file sous la douche. Les mains collées au mur, je revois la scène.. ses lèvres sur les miennes, sa main sur mon ventre.. je me griffe, je me frappe, je me fais du mal pour oublier ce fichu moment ! Au bout de quinze minutes, les traces de ce moment ne sont pas parties. Une serviette autour du corps, je pars me rhabiller.
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Le naufragé de la rue
Ficção GeralLa perte c'est la peste. Elle nous poursuit toute notre vie. - Laïli.M HISTOIRE NON ECRITE PAR MOI