13.

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« La source des mots »

- Je t'ai cherché partout, j'ai vraiment besoin de te parler d'une chose qui trouble mon sommeil. Je pense que tu vas pouvoir m'aider.

Sa voix enrouée est irritée. Elle tousse. Je crame qu'elle est malade, voilà pourquoi les vêtements chaud. Elle enlève ses lunettes et se gratte les yeux. Dans ce geste j'ai vu une petite fille innocente à la recherche d'une oreille attentive, mais shab j'ai déjà assez de problème, elle veut en rajouter. Je viens de recevoir un coup en plein cœur, et elle veut que je la regarde saigné. J'ai d'autre chat à fouetter ! Malgré cela, je remarque ses yeux contournés de cerne, pire que moi ! Elle est fatiguée. Ses grands yeux reflètent une trop grande douceur pour mon être amer.

- Dépêche, j'ai pas le temps là.

- J'ai entendu dire que Amjad alias Ladron c'est ton cousin et j'aimerais que tu lui parles, dit-elle en se raclant la gorge, à propos de ma sœur. Ils se fréquentent depuis quelques semaines maintenant. Ma sœur est jeune, elle est très influençable. Elle s'attache aux gens très rapidement, et si elle est amoureuse de lui et que ton cousin n'est pas quelqu'un de droit, elle risque de souffrir.

-Tu n'as pas à la ramasser à la petite cuillère, si elle fait une erreur, elle s'en rendra compte d'elle-même et de cette manière elle grandira. Je peux rien faire pour les histoires de cul ou de cœur de ta sœur, désolé.

- Je te demande rien de bien compliqué. Et puis, je pense pas que tu ais de l'influence sur ton cousin mais parles-lui juste, tu n'as rien à perdre. Ma sœur rentre souvent tard après les cours, elle passe son temps à s'enfermer ou sortir avec ton cousin. Elle s'en fout du lycée, elle fait plus rien. J'ai peur, j'ai peur pour ma petite sœur.

- Écoute. Ta sœur a pas dix piges, elle a un cerveau, elle doit savoir comment est Amjad. On a dû lui parler de sa réputation si elle s'aventure sur ce terrain, libre à elle, c'est son choix. Je peux rien faire pour changer quoi que ce soit.

- Ça te coûte rien d'essayer.

- Débranche-toi un peu, té-ma ta tronche. Tu t'occupes tellement des gens que tu oublies ta gueule. T'es entrain d'agoniser limite, et tu t'intéresses à une petite adolescente qui pense qu'à s'amuser, rétorquai-je d'un ton agacé.

- Cette petite adolescente c'est ma sœur.

J'aperçois Kamil qui débarque sur son bébé : sa moto. Il s'arrête en face, devant son bloc. Un p'tit tour en moto sur le périph' me ferait pas de mal. J'ai besoin de décompresser et non d'écouter les salades d'une meuf en détresse. Elle a cru que j'étais un super héros en capuche, slip, et masque !

- T'sais quoi ? J'étouffe ici, j'ai donc besoin d'aller prendre l'air ailleurs qu'entre ces blocs. Si tu veux vraiment parlé du cas de ta sœur, tu me suit ou tu décales et tu repasses une autre fois.

Elle n'a pas l'air de comprendre ce que je lui lance dans la figure. J'attends pas sa réponse. Je me dépêche d'aller intercepter Kamil. Les formalités salutaire se font. Je lui demande de me filer sa moto, directe il se braque parce son bijou comme il l'appelle, il y tient. Je confirme que c'est un beau bébé, elle fait rêvé. Quand on travaille dans le noir, la récompense est plus ou moins bonne. Il finit par accepter, en me tendant les clefs mais comme les crapules il a une condition : aucune égratignure. Tranquille ! c'est pas non plus un engin qui vaut de l'or ! Je la chevauche. Les motos à l'ancienne c'était mon kiffe, j'attrapais Melha et je suivais le vent ; j'avais trop l'impression d'être invincible. J'ai appris à piloter ces engins avec des potes, on a pas besoin d'aller à l'auto-école, tout s'apprend sur la ter-ter au milieu de la misère. Je me dirige vers l'autre folle qui regarde à gauche, puis à droite, fixant ensuite ses chaussures ; on aurait dit qu'elle avait perdu un truc.

Le naufragé de la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant