« Le vide »
Mes pensées sont peuplées de plusieurs suppositions. C'est sûr que je rêve ou ils se sont trompés de personne. Pourtant, c'est mon cellulaire, je ferme les yeux, puis comme un hmar, les ouvrent pour être sûr que je suis pas en plein guet-apens, et, qu'on ne me prenne pas pour un con. Ma patience porte ses fruits, mais c'est pas possible, mon destin a toujours été à contre-sens et là, non. Je réponds comme un automate. Tout me tombe dessus d'un coup, entre la grossesse de ma femme et cet appel, je suis.. gâté. Le côté sombre de mon existence s'extrapole ailleurs. Quand le bonheur s'approche de toi aussi brutalement, tu ne peux qu'acquiescer timidement.
Ce manuscrit que j'ai envoyé était une bouteille que j'ai jeté à la mer. Je pensais clairement que la mer agité l'avait perdu en chemin, et que, personne ne l'avait trouvé. J'ai un rendez-vous pour parler de L'éducation des anges. Mon livre, bordel de merde ! Yemma, ton souhait le plus chère semble se réaliser sans que tu ne sois présente pour m'applaudir, me sauter au cou, m'étreindre et me dire que tu es fière. Ce rêve arrosé par une pluie torrentielle se voit à présent devenir réalité. Je range mon tél sans vraiment tilté que ce qui m'arrive c'est de la be-bom. La misère de mon être ne m'a jamais véritablement aidé ; mon instinct m'a toujours faussé la route, pour la énième fois, depuis que cet ange est rentré dans ma vie, le gouffre s'illumine de ouf. Je pensais resté derrière la vitre pour être té-ma comme une bête de foire par une certaine victime à qui on a arraché son sac ; avec la Grâce de Dieu, je suis de l'autre côté.
Monter d'un échelon, montrer qu'on est pas condamné à être des banlieusards sans cervelle, montrer que ces dirigeants et leurs théories à deux balles qui circulent sur nous, sont faux.. arrivent enfin.
J'ai pas le temps de me remettre de ce qui vient de m'arriver, que je repense à Ali. Je file dans la Cave 253. Il y est. Conscient. Taciturne. Torturé. Ses yeux châtient avec force les deux démons qu'il a laissé sur la table basse ; l'eau du diable et l'arme de Nahil. La nostalgie est insolente dans sa life. Son regard vitreux m'effraie. Je grille qu'il cogite de malade. Le loup qui cogite c'est mauvais signe. Il peut attaquer à tout moment et c'est dangereux. Il lève ses yeux volcaniques vers moi, j'en ai la chère de poule putain !
- Je suis un condamné poto. Jamais tu m'entendras dire ce que vous voulez entendre, je suis un lâche, c'est comme ça, c'est la ive. Soit je finis au hebs, soit je me fume, soit on me fume, me dit-il naturellement.
- T'es prêt à en finir ?
- La peur que tout le monde à envers la mort, je l'ai pas. Sur la vie de ma mère, j'ai pas cette peur qui étouffe les gens. Elle est autour de moi ; ce gun est juste un prétexte pour qu'elle vienne me prendre. Il me fait de l'œil, j'ai qu'une seule chose à faire, c'est de le prendre et tirer.. et c'est fini frère.
- T'en a le courage ?
- Le courage. Le courage. Il m'a lâche frère. J'ai plus rien, Nawel m'a tout pris.
- Ton armure de soldat est passé où ? En faisant ce genre de connerie, c'est comme ça que tu feras encore plus de mal aux autres Wallah. Le suicide c'est pas pour un mec comme toi, pour personne tout court. J'y ai pensé quand yemma est morte, mais té-ma aujourd'hui, la vie je la croque à pleine dents. Pense à ta daronne ; tahu ses yeux, elle t'aime de ouf. T'es encore capable de lui faire à la fou ? La mienne j'aimerais l'avoir là, devant oim, pour lui dire que je vais devenir daron, qu'on m'a appelé pour mon livre. Tahu tous ces trucs que tout le monde peut faire avec la mama, moi je peux pas, parce que je l'ai plus, ici, avec moi. Toi tu l'as poto, c'est la seule qui venait te voir au hebs, la seule qui s'ra là jusqu'à la fin. Tu peux pas lui manquer de respect en faisant une connerie de ce genre. T'es pas un suicidaire gros. Bouge ton uc et fais en sorte de la rendre fière.
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Le naufragé de la rue
General FictionLa perte c'est la peste. Elle nous poursuit toute notre vie. - Laïli.M HISTOIRE NON ECRITE PAR MOI