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« La vérité est une meurtrière »

Le shaytan qui était en moi tout à l'heure s'est envolé en un rien de temps. J'étais persuadé d'avoir tout vécu, tout vu, tout connu, mais cette persuasion disparaît petit à petit depuis qu'elle a mis le pied dans ma cage. Dès que je pense à cette foutu altercation l'image et les paroles de Malak viennent tout ensevelir. Je n'arrive pas à m'expliquer ce qui m'arrive, mais je sais que c'est pas bon, ni pour moi, ni pour elle : une attirance qui devient un poison sans remède. Mais je dois l'avouer, elle est le purgatoire dont j'ai besoin à chaque fois que la haine monte en moi, c'est l'ange qui soigne chacune de mes lésions.

La seule femme qui réussissait à me contenir lors de mes pétages de plomb est morte, Malak reprends le flambeau. Qui l'aurait cru ? C'est quand même dingue de voir autant de tendresse dans une p'tit bout de meuf comme aç. Je suis entrain de partir en couille ! Elle embrouille mon esprit, normal ! j'aurais kiffé pouvoir me débarrasser de mon crâne pour ne plus avoir à voir son sourire.

Assis sur mon canapé, je roule un joint. Je consomme nuit et jour, je vais finir par me retrouver en HP si ça continue... Ce qui est triste dans toute cette merde c'est que je ne peux pas m'en passer. Dès que je m'arrête, j'ai l'impression d'être torturé, j'ai l'impression que mon sang ne circule plus, mes mains tremblent pour un rien, mes membres ont besoin de se pourrir pour se sentir mieux ! Une addiction qui fiche la trouille ! Yemma si tu voyais ton fils, t'aurais honte de m'avoir élever. Je fume, je fume, je fume à m'en brûler les neurones. Je consomme, je consomme, je consomme à m'en carbonisé le corps, bientôt je ne serais plus que cendre. Les méandres de mon âme ne cherche rien d'autre qu'à me niquer la raison à coup de hram. J'ai pensé qu'avec l'Islam j'allais petit à petit décrocher, mais que dalle !

Après milles et une réflexion sans en décoller une seule, je décide d'aller prendre une douche. Je passe devant un miroir qui me renvoie le reflet d'un pauvre débile. L'ironie de mon destin, je me foutais de la gueule de Brahim qu'on a bien niqué, et je me retrouve à sa place : je suis pire qu'amoché. Déjà que j'ai une gueule de tête brûlée, il m'a encore plus cramé, le fils de... starf' ! J'arrive pas à le voir autrement qu'une espèce de rat sans couille. J'ai le bas de la lèvre explosé, l'arcade complètement niqué, et une œil défoncé : l'enfoiré !

Je lave mes mains à m'en enlever la peau pourtant je me sens toujours aussi sale. L'homme est d'une bêtise pas croyable, il s'obstine à vouloir être le plus fort dans tous les domaines, hors qu'il est une pauvre merde sur Terre. On cherche à se fracasser la gueule inutilement... pour un soit-disant progrès qui finit par nous transformer en bête. Nous pensons être les maîtres de nos inventions alors que nous devenons leurs esclaves ! C'est hard ! Le pire c'est mon imbécillité, j'ai cherché à montrer à un homme qui a grandit dans le même sac à merde que moi que j'étais le plus fort alors que nada ! La pourriture que je suis se transforme en un monstre.

Je suis l'esclave de ma propre existence. J'enfile un jogging et me taponne le crâne à coup de serviette, ze3ma pour me sécher les cheveux. Un bruit m'interpelle une première fois mais je fais pas attention. Je continue mon délire quand j'entends une deuxième fois le même bruit : des coups donnés à la porte ; quelqu'un frappe. Je lance ma serviette sur mon lit et pars ouvrir. Malak. Elle porte sa main droite à ses yeux en émettant un cri assourdissant.

- Wesh, qu'est ce que t'as ?

- Un t-shirt serait le bienvenue.

- Ah, ouais, merde ! Attends.

Je pars dans ma chambre enfilé un t-shirt. Elle est debout devant la porte toujours la main devant les yeux.

- Tu peux enlevée ta main, tranquille.

Le naufragé de la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant