12.

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  « Un misérable »

  J'ai dû gratter dix lignes, les paroles de la psychopathe m'ont marqués, c'est chelou ! Les ratures se suivent au fur et à mesure, je  sais même pas ce que j'écris Wallah ! Je me mêle les pinceaux.  Je fous  tout dans la boîte à gant, ça m'a soûlé !  Un pétard attire mon regard,  j'ai une putain d'envie de fumer. Si je l'allume, c'est sûr que Melha  pourra attendre vingt ans avant que je ne daigne pointé le bout de mes TN. Je démarre.

  Elle est assise sur le trottoir devant son boulot, comme une perdue ;  c'est cramé qu'elle est au bout de sa vie. Elle scrute la rue de gauche à  droite, elle me cherche. Tranquille, je suis là ! Quand elle me voit,  ses yeux se sont transformés en fusillent. Déstresse meuf, y a pas le  feu. Elle s'installe.

- Merci d'avoir pris mille ans pour  arriver. J'ai dû attendre trente minutes dehors comme une paumée, les  passants m'ont regardés comme une clocharde, si t'arrivais plus tard,  c'est sûr que tu m'aurais pas trouvé là.

- T'as fini ? Je suis là non ?

  - Tu sais bien que j'aime pas ton côté retardataire. Tu aurais pu  m'appeler et me dire l'heure où tu débarques, c'est pas sorcier de  prendre son portable, et me prévenir.

- Vous me donnez mal à la  tête, je crois que je vais devoir être payé pour écouter vos salades.  Supporter quatre meufs en une journée c'est trop pour ma cervelle de  caille. La prochaine fois si tu veux pas avoir de problème de retard  avec moi, tu prends ta voiture et tu me casses pas le crâne, c'est pas  sorcier non plus.

- Fallait me dire que tu venais pas, ou que  tu étais occupé avec les trois autres meufs, je serais dans les  transports, ça m'aurait pas déranger tu vois.

- D'un coup, j'ai  l'impression d'entendre une meuf jalouse, me dit pas que t'es jalouse  parce que je vais pensé des trucs de ouf.

- Pense ce que tu veux, j'en ai rien à faire.

- Ouah ! Je vois pas pourquoi tu boudes.

- Si tu veux que je te rafraîchisse la mémoire.

- Je suis désolé ! ça te va ?

- Oui, réponds-t-elle en affichant un sourire, c'était qui les meufs avec qui t'étais ?

- T'es sérieuse là ? Tu voulais juste des excuses ?

- C'est rare de t'entendre t'excuser, j'en profite. Bref, accouche, t'as fais quoi de ta journée à part galérer ?

- T'es une peste en vrai !

- Raconte.

  - J'étais avec Jade, après j'suis passé chez mon frère, y avait Sana et  Malak. Imagine Ilyas avec des pinces de meuf sur la tête, il est  métamorphosé, je sais pas quel genre de shor elle lui a jeté mais c'est  pire que de la sorcellerie, le mec il a ouvert la porte avec des pinces  sur les cheveux. On aurait dit un PD !

- Jure, rétorque-t-elle en explosant de rire, j'imagine trop la tête de fou ! Les marocains sont dangereux, c'est ouf !

- Vendue. Tu renies ton pays ? T'as raison d'un côté.

  - Je t'emmerde ! Je suis fière d'être marocaine, c'est juste pour dire  qu'on est des boss dans tout les sens du terme... Oh, oh, oh ! Tu  m'emmènes où là ? Le quartier c'est pas par là !

- Je fais pas le taxi pour rien, je veux pas le billet pour les Bahamas mais mon grec.

- T'es un gros morfale, pour la peine je te paie rien du tout.

Le naufragé de la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant