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  «  Alchimiste »

  Sa race ! j'suis à la ramasse ! Je m'attendais pas à une vie aussi...  triste. C'est ouf pour moi, de savoir que près de moi y a des gens qui  souffrent encore plus que moi-même. Elle est pacsée avec ses problèmes  de famille, le truc qui tue tout ! je prends mieux en compte sa phrase  qui dit que dans le monde y a toujours pire que soi. Pour elle la mort  est la pire des choses, mais voir sa  mère mourir à petit feu c'est encore pire. J'ai lâché ma mère : la  première raison était bien pour réaliser ses rêves et la deuxième raison est que je pouvais pas supporté la voir partir en étant impuissant.  Pour mon père j'ai déserté et c'est bien le cas de le dire ; j'ai pas eu  les tripes d'affronter notre tragique destin.

1m75, lissage  brésilien : la Fatiha me fait revenir sur la ter-ter. Cette meuf est toujours présente quand il le faut ; quand je sais pas quoi faire. Je  l'embrasse. Elle est douée dans tout les sens du terme. C'est une bonne bouée, même dans les plus grosse tempête elle est là.

- C'est pas normal, remarque-t-elle, pourquoi ce baiser?

- Une envie soudaine.

- Une envie ? Il t'arrive quoi ?

  - Tu poses trop de question, si maintenant j'ai plus le droit de faire  ce dont j'ai envie, j'irais jamais loin. Bref,  je t'enverrai un  message, je dois y aller.

Elle sait très bien que je ne vais  pas lui envoyer de message, le jour où je ferais le premier pas, les  voyou auront des cornes. Si Fatiha n'était pas là, je serais sûrement  entrain de courir derrière l'autre psychopathe. Voilà mon excuse, je  l'ai embrassé pour pas commettre une erreur, c'est-à-dire me faire  remballer parce que je cherche à l'aider. Mon portable sonne.

-  Je suis au taf merde quoi ! Même quand je travaille, j'ai pas le droit  d'être tranquille, il faut toujours que monsieur Azhar Yazid m'appelle.   J'espère pour toi que c'est urgent parce que ça va pas le faire !

- Pourquoi tu cries déjà ?

- Tu m'appelles pour me demander s'il pleut ? demande-t-elle d'un ton ironique.

  - De mon côté il pleut, mais pour le moment j'ai pas le temps de te  donner des détails faut que j'aille récupéré Jade, on se parle après.  Occupe-toi bien de tes gamins enragé, à plus.

- Tu te fou de...

  Je lui raccroche au nez avant qu'elle me fasse son speech. Connaissant  Melha, elle va m'envoyer des messages rempli d'insulte. C'est bien le  cas. J'ai pas besoin d'être voyant pour savoir qu'elle est vénère. Elle  en serait pas à être énervé si elle avait répondu à la deuxième sonnerie  !
Devant cette école, les mômes sont tous agités, il y en a pas un  qui ne crie pas. Dès que Jade me voit, elle sort et me saute dessus.  Une chipie ! Ses cheveux sont en bataille.

- C'est quoi cette tête ?

- Avec les jumelles on s'est amusé à se faire des tresses.

- Elles t'ont massacrées.

- C'était marrant.

- Sinon ta journée ?

  - Comme toujours mais j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup de devoir. Faut  que je lise la leçon 3, que je fasse des maths et que j'apprenne ma  dictée pour Lundi. Je vais demandé à Baba pour la dictée. Azhar, demain  tu peux m'emmener à la lecture ?

- Quelle lecture ?

- Malaka, elle fait des lectures samedi maintenant parce que le mardi tout le monde est à l'école.

Le naufragé de la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant