« La fatalité »
Je crois que ma saleté de bouche à dérailler.
Malak prends du temps avant de réaliser que mes mots se sont fracassés au sol. Elle me regarde. Un regard que je n'arrive pas à cribler. La noirceur de la nuit n'arrange rien. Ma pomme d'Adam s'amuse dans ma gorge, j'ai des fourmis dans les jambes. Si je bouge je m'écrase au sol, c'est sûr ! Dans quel merdier je me fous ? Je culpabilise de malade - j'ai appuyé sur le détonateur - et pourtant je ne rectifie pas mes mots. Je cherche l'ombre d'un geste, l'ombre d'une réponse pour soulager ma conscience. Elle me fait perdre mes moyens voilà pourquoi je raconte de la merde : mon déséquilibre me mènera au fin fond d'un gouffre.
J'ai le cœur qui joue au foot, le regard qui dribble. C'te meuf elle est trop bien pour ma carcasse de vieille mouille. On m'a souvent répété que les Hommes ne sont pas des saints, et pourtant j'ai la réincarnation de la sainteté devant moi. Une beauté tranchante et une humanité envoûtante émane de cette femme. Elle dégage une mèche de son visage. Je remarque ses mains plus tremblantes que tout à l'heure. Me fait pas une crise d'épilepsie meuf, si tu veux je retire ce que j'ai dis ! L'attente est insoutenable; le silence s'éternise.
Le vent arrive à mes oreilles telle une incantation ; c'est fou comment une personne peut changer en un rien de temps. Cette femme a réussit à me faire dire ces mots que je n'aurais jamais pensé prononcer un jour. Semble-t-il qu'il faut une première fois. Foutaise ! c'est pas possible autrement. Les battements de mon cœur disent tout le contraire... j'ai qu'une envie c'est de lui dire ta gueule !
- Je... oui... enfin...mais... tu...marmonne-t-elle.
- Quoi ?
- Tu... le mariage c'est pas seulement l'union d'un homme et d'une femme devant Allah ou devant la loi c'est une responsabilité. Il faut avant de se marier établir un garde-fou pour nous protéger, pour ne pas qu'on se ramasse au sol. Est-ce que tu as préparé ce garde-fou ? Je n'en suis pas sûr...Tu es un homme avec beaucoup de qualités qui me mettent hors de moi à chaque fois que je te vois les exposé, mais, t'es un homme instable financièrement: tu ne travailles pas, tu deales, tu fumes, tu passes des heures à trafiquer ou pire à rien faire avec tes collègues. Un mariage c'est assumé un foyer donc travailler proprement pour y arriver. Je suis capable de m'assumer seul mais si...
- Tu m'as pris pour qui ? Ouais, je suis instable et tu m'as connu comme ça, pourquoi tu viens faire la meuf qui vient juste de tout découvrir ? J'ai pas de taf, j'ai rien, j'ai les poches et les mains remplis de hram, soit ! Je suis un clodo, un dealer, un fumeur toutes les conneries que tu veux mais ! Mais ! Je suis pas un fils de pute. Tu m'as sortie un discours ze3ma tu m'apprécies, si tu m'apprécies autant que tu le dis, tu m'acceptes comme je suis. De toute ma putain d'existence on m'a jamais, au plus grand jamais dit un merdier de ce genre, et j'ai jamais ressentit ce bordel qui me nique la poitrine, maintenant si tu ressens vraiment ce bordel fais le bon choix.
Je m'approche. Déconcertée elle recule d'un pas une nouvelle fois. Avant qu'elle n'ai le temps de bouger un autre pied j'attrape son bras. Elle ne se débat pas. Ses yeux viennent rencontrés les miennes.
- J'ai le droit à une réponse ? Demandai-je en la caressant du regard.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée Azhar.
- Je m'en doutais... riais-je nerveusement, c'est que des salades ! Tu voulais que je réagisse pour ensuite me mettre un vent c'est ça ? Bsarthek! m'exclamai-je en la lâchant, sah t'es forte. Tu veux que je t'applaudisse ? Tu mérites la médaille d'argent des mythos !
- Quand est-ce que je t'ai parlé sans être sincère, sans te dire la vérité ? Tu penses que...
- Tu sais quoi ? Je retire ce que je viens dire, tu retires ta déclaration shab Juliette et tu rentres dans la salle. J'en ai ras-le-cul de me trimballer une Malak.

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Le naufragé de la rue
Ficção GeralLa perte c'est la peste. Elle nous poursuit toute notre vie. - Laïli.M HISTOIRE NON ECRITE PAR MOI