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« De la haine à la discussion »

  Ses pleurs m'ont troublés truc de fou ! Instinctivement, je sors de ma  cachette. Je tire la cravate qui m'empêche de respirer. Je marche  quelques minutes, j'entends les même sanglots que tout à l'heure... je  la trouve derrière une poubelle dans le noir à cracher ses poumons. Elle crache des remords, de l'amertume, de la peur, de la souffrance, de la  rage ? J'en sais rien, mais ça à l'air  trop douloureux. Pendant un instant, en cette meuf, je me suis retrouvé.  Ses larmes sont encore plus intense que tout à l'heure. Elle pleure  d'une manière qui donne l'impression qu'elle a envie de cracher cette  douleur... elle a une respiration, des cris de douleur trop poignant.

  J'décide de m'adosser au mur. Je tire une latte, la fumée n'a pas l'air  d'attirer son attention. Dans ses moment là, on a pas envie de se faire  déranger ! j'sais pas ce qui me prends. Je racle ma gorge pour qu'elle  remarque ma présence.

- Faudrait être un peu plus discrète  quand tu pleures. T'sais quoi, je vais être gentil parce que c'est le  hlel du grand frère et parce que tu m'fais pitié. Prends ça, ça va te  soulager.

Je lui tends ma roulée. Elle sort de l'obscurité, son visage est complètement mouillée, elle l'essuie, puis me braque avec son doigt. Son agressivité n'est pas du tout crédible avec la situation.

- Hé conseiller... je veux ni de ta gentillesse,  ni de ta pitié, ni de ta drogue. Dégage – en faisant un signe de la main  – laisse moi tranquille !

- Faudrait apprendre à ne pas pointer les gens du doigt, c'est un peu...non très irrespectueux.

- C'est l'hôpital qui se fout de la charité, c'est l'homme le plus désagréable que je connaisse qui parle de respect ?

- Change de ton !

- Sinon quoi ?

  Elle s'approche de moi, on aurait dit une de ses crapule de cité ; elle  a pas froid aux yeux la p'tite. C'est la meuf, la plus étrange que j'ai  jamais vu de ma vie. Un sourire en coin vient se dessiner sur mon  visage, elle a vraiment cru que me tenir tête allait me faire peur ?

  - S'il te plaît, laisse-moi tranquille. Tu m'as fais comprendre de plus  t'approcher, fais de même avec moi, je veux pas de problème.

  Elle me heurte pour partir. Elle est trop têtue, j'essaie de faire un  effort, mais non elle ne voit que sa petite personne, je me focalise sur  moi-même pour ne pas lui arracher les dents. Si j'étais un salaud, je  l'aurais laissé dans sa situation merdique, mais avec l'once d'humanité  qu'il me reste, j'essaie d'être sociable. J'attrape son bras.

- Enlève tes sales pattes.

...

- Enlève tes sales mains !

...

  Elle se dégage de moi violemment, et me fusille. Elle me toise d'une  manière... du mépris, mélangé à du dégoût, si j'étais un glaçon, je me  serais liquéfié sans problème face à cette flamme

- T'as pas honte ?

  - Honte de quoi ? Pour la première fois depuis que je te connais,  j'essaie d'être agréable et tu me traites comme une merde, on va où là ?

  - C'est ça que tu appelles être agréable ? Pêche une éducation parce  que tu l'as vraiment pas après on en reparlera. Je sais pas ce qu'il se  passe dans ta tête mais tu es vraiment perdu, Jade m'as parlé de toi en  bien, depuis tout à l'heure je cherche ce côté dont elle me parlait,  mais rien, tu respire la méchanceté.

Le naufragé de la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant