« La goutte de trop »
C'est le cerveau calciné que je me réveille. La première chose que je vois c'est mon portrait, j'en conclus que je suis chez oim. Sa mère ! J'ai l'impression de recevoir plusieurs coups de massues dans le crâne, c'est atroce ! J'essaie de me souvenir de ce qui s'est passé. Rien, c'est le trou noir. J'ai la tête qui tourne. J'attends quelques instants pour me remettre de mes étourdissements. C'est quoi cette blague de merde ? J'arrive pas à me souvenir de ce que j'ai fais la nuit dernière ! Je me lève. Wallah, mes jambes me retiennent à peine. Je m'appuie contre les murs pour ne pas tomber. J'me cloître dans la salle d'eau. Je passe un peu d'eau froide sur mon visage plusieurs fois. Les mains sur le lavabo je laisse mes membres se relaxer.
Après ça, la main droite massant ma nuque je sors de mon trou. En arrivant au salon, je trouve Ali affalé sur le ventre sur mon canapé, la bouche ouverte, un pied par terre l'autre sur la lune. Ouah ! ce mec c'est un spécimen, il dort comme un porc ! Les meufs qui lui tournent autour, j'sais pas ce qu'elle lui trouve à part sa belle gueule il fait tout comme un loup. Je l'ai toujours vu de cette manière ce mec : d'une part il est solidaire et loyal vis-à-vis de ses frères de galère, plus particulièrement je garde le fait qu'il a été là pour moi et n'a jamais vendu la mèche pour quoi que ce soit même déchiré c'est une carpe. D'autre part quand il s'agit de sa nourriture – entre autre les femmes – il balance toutes ces cartes, s'il faut se battre, il se bat rien à foutre ! J'attrape difficilement un coussin qu'il a pris en otage, je peux lui faire toute la misère du monde il bouge pas, et le lui lance dessus. Il sursaute. Je rigole tout seul, miskine, je lui ai foutu la trouille.
- Ali en sah t'es une mouille.
- Ta race Azhar, casse-toi et laisse-moi dormir !
- T'es en train de baver sur mon sedari, bouge ton cadavre !
Je vais dans la cuisine me prendre un truc à graille sinon je tombe à la renverse. J'trouve un grec non-entamé sur la table. Je m'attarde pas sur le à qui il appartient et j'attaque ! C'est ce que je qualifie de bon p'tit déj' à la caille. L'autre clochard se pointe, la tête dans le cul. Il s'assoit en face de moi et commence à déballer son matériel devant moi : feuille OCB slim noir, tabac, shit. Il prépare son p'tit déj' à sa manière. J'arrête de graille et le regarde faire.
- T'en veux ?
- Fais tes conneries ailleurs !
- Arrête de faire ta sainte-nitouche frère, t'es le plus grand consommateur que j'ai jamais connu et aujourd'hui tu m'fais croire que t'as arrêté définitivement ? M'la fais pas à moi gamin, si c'est pour ta meuf je constaterais que les bonhommes se transforment très vite en canard, couin, couin !
- Va te faire mettre Ali, tu fumes pas ta merde dans ma baraque, rien à foutre ! Et, ce que tu penses je m'en contre-balance poto, je vis pas pour ta gueule ! Pour info, Malak c'est pas ma meuf mais ma femme donc tourne ta langue plusieurs fois dans ta bouche avant de la ramener. Ci-mer.
- Je la tourne déjà assez m'en demande pas trop frérot !
- T'es un sacré enfoiré !
- Il faut.
- Il s'est passé quoi hier soir ?
- T'étais en train de dormir.
- En sah !
- Je t'ai ramené après le délire avec Hassan et t'as dormi depuis. On est mercredi frère.
- Quoi ?
- Tu t'rappelles de quoi ?
- Wallou !
- Il t'a bien eu l'enculé. Hassan a mis un truc dans ton verre de coca à la soirée. Pendant que tu hallucinais voire plus tu perdais les pédales par terre, il a voulu te faire un coup de pute mais personne l'a laissé faire surtout Karim. L'ancien a pété les plombs, il voulait une soirée d'enfer sans embrouille : il a été servi. Ça fait un bordel pas possible, Karim et ses cousins ont sortis Hassan et ses chiens de la salle et, toi, je t'ai ramené chez toi. On était au bord de la bagarre générale frère, personne n'a cautionnée, Ladron et les autres sont partis en vrille. C'est un gros fils de chien ce mec, il a pas de couille ! Il te drogue pour te niquer, c'était une bonne preuve de lâcheté. Une baltringue !

VOUS LISEZ
Le naufragé de la rue
Ficción GeneralLa perte c'est la peste. Elle nous poursuit toute notre vie. - Laïli.M HISTOIRE NON ECRITE PAR MOI