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« Un loup.»

Une semaine passe.

« 15/12/.... : Le rêve est le marchand de sable de ceux qui perde espoir. L'Éternel est le repère des mortels. Si tu perds le rêve, rattache-toi à la foi. L'atout des croyants est qu'eux s'attache à une puissance Divine, ils savent pertinemment qu'au dessus de l'homme se trouve le régisseur de l'Univers. Ils savent que grâce à Lui, ils n'ont aucune raison d'avoir peur, aucune raison de craindre les épreuves.

Je suis une femme, une épouse, une mère, depuis des années je suis liée à ces deux choses : la foi et le rêve. Je rêve que mes fils obtiennent ce qu'ils désirent. Je demande au Seigneur de leur accorder le meilleur ici bas et dans l'au-delà, qu'ils... »

Je referme son journal, durant toute cette semaine j'ai examiné son écriture, je m'imprègne de chaque mots, chaque syllabes, chaque consonnes, chaque voyelles. Pourtant, je suis un dégonflé, j'arrive pas à finir une page entière sans refermer en plein milieu. À l'intérieur de ce journal se trouve une partie de sa vie de famille, ma naissance, celui de mon frère, celui de ma sœur, ses appréhensions en mettant les pieds en France, ses rêves... depuis que j'ai commencé à y jeter un coup d'œil, j'ai commencé un rituel, fixé deux anciennes photos qu'elle a collé au tout début et à la fin : sa famille et son portrait. Je passe des heures à la rechercher dans mes souvenirs pour les oublier en m'achevant.

Ouais ! j'ai fumé toute la semaine pour m'anesthésier. J'ai souillé mon cœur, et mon corps à coup d'illicite, même aller voir Melha me vaut un effort surhumain. Elle peut me parler, mes oreilles sont pas connectés. J'arrive plus à me concentrer. Elle voit que j'me sens pas bien dans mes TN mais s'abstient de me poser des questions. Je nkhemem comme un taré depuis ma dernière discussion avec Malak. J'me pose beaucoup de question sur ma vie, sur le monde que je côtoie. Je fais le bilan sur mon quotidien, sur mon existence. Ma mère penserait quoi de moi si elle me voyait dans cet état d'inquiétude, d'incertitude ? Je suis une déception pour moi même et mon entourage.

Un mort vivant parmi les cœurs vivants : « Rattaches-toi à quelque chose qui te tient à cœur et le goût amer dans ta bouche changera en un calmant doux, tellement doux que tu voudras en goûter le restant de tes jours. », cette phrase raisonne dans mon crâne et le sourire qu'elle affiché quand elle me l'a dit m'achève. Cette phrase me saigne à coup de marteau, c'est une torture de ouf ! Pour ne plus l'entendre, j'enchaîne les substances qui brise ma volonté. J'insulte ceux qui se drogue à coup d'héroïne, de cocaïne, tandis que moi j'suis pas mieux avec tout le shit qui circule à la place de mon sang. Je suis un putain d'hypocrite ! Mes valeurs, mes principes sont factices : je leurre ma propre conscience.

Devant l'innocence, et l'insouciance de ma petite Jade, je porte une armure, alors que le monde où je me trouve depuis sa mort n'est que désert. Elle est à l'arrière entrain de jouer avec sa console. Je la regarde à travers le rétroviseur, elle lui ressemble tellement c'est incroyable. Ses petites fossettes, ses cheveux blonds l'embellie : elle a tout prit de ma mère que ce soit physiquement ou mentalement. Nous arrivons à l'hôpital :

- Tu me portes ?

- Vas-y viens là crevette.

- Je suis pas une crevette !

Je l'attrape. Une fille de sept ans qui se comporte comme une enfant de trois ans : elle kiffe être en hauteur. Melha est à l'hôpital depuis plus de dix jours : son opération est prévu pour la semaine prochaine. En plus de tout les délires qui me tracassent, je stresse de fou pour elle, c'est comme si c'était moi qui allait passé sur le billard. C'est flippant ! Elle a signé tout les documents pour l'intervention sans consulter personne, le fait qu'elle ne m'en parle pas m'a vexé mais j'ai compris en y réfléchissant que c'est son choix, dans tout les cas il y a un risque de malade. D'après ce qu'elle m'a expliqué, la greffe du cœur pour une personne atteinte de cardiopathie congénitale est très rare, sauf quand la personne risque de mourir. Et, qu'il peut y avoir des complications pendant et après l'opération ainsi que le décès. Ça me fiche la trouille !

Le naufragé de la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant