14.

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« La malédiction »

Mon esprit est préoccupé. Ma solitude me froisse. Je me sens seul dans ce foutu pieu ! Dehors le temps se dégrade, il pleut de dingue pire que quand je suis rentré. J'crois bien que mon état est le même que celui du temps. Le ciel ne se sent pas dans son assiette ; moi non plus. Je suis noir, il est grisâtre. Le vent souffle, mon cœur bat au même rythme. L'appartement ressemble à une chambre froide, tout est noir autour de moi. Il y a qu'une lumière bleuâtre qui m'éclaire. Je suis attaché. Ma cage thoracique est sur le point d'exploser. Les palpitations sont d'une cadence inexorable.

L'autodafé de mes illusions tracent leur route devant moi. Ces chaînes me brûlent, je suis torse nu dans cette pièce. Un voile blanc passe et repasse devant moi. Il caresse mon visage comme pour me rassurer. Il effleure mon front comme pour effacer les gouttes de sueur froide dégoulinant. Il voltige. La couleur blanche de ce bout de tissu m'éblouit, nique ma vue. J'essaie de me détacher. Je crie comme un taré. J'ai les membres ankylosés. Dès que je me débat, mes os me tiraillent. J'arrive à me lever. J'arrive à me déplacer vêtu de ces bouts de fer à mes pieds. Je suis un damné. Je crapahute. Je tombe. Cette lueur blanche me bloque le passage. Ses traits se dessinent, son visage se forme.

J'ai le cœur liquéfié. Un rêve ? Un cauchemar ? Mon front dégouline de sueur, j'ai la respiration saccadé, on aurait dit que l'effort que j'ai fais dans ce songe était réel. Elle était là, elle me dévisageait, me souriait, me rassurait ? Les questions fusent. Mes jambes, ces fils de pute de membre m'emmène devant ce bureau. À l'extérieur il pleut de la même façon que dans ce rêve. Les lampadaires éclairent l'extérieur, la noirceur de la nuit berce la té-ci. Une écriture automatique ? J'en sais rien ! Mon inconscient ? Je peux pas répondre, mais ma main écrit à n'en plus pouvoir. Wallah la quantité de phrases que je dépose sur cette plage déserte me laisse sans voix. Elle était dans ce rêve, ce cauchemar, quelque soit la manière dont j'appellerais le monde onirique où j'ai survécu elle y était. Son visage était le même mais rempli de chose indescriptible : yemma.

C'est la première fois depuis qu'elle est morte que mes hallucinations, mes rêves, mes cauchemars me mènent à écrire, non pas une ligne mais plusieurs. Merde ! Un rêve peut-il avoir une signification ? Dieu est-il entrain de me crier des choses ? Suis-je vraiment un perdu de la life, un solitaire qui vit dans une chambre froide ? Je suis entrain de péter les plombs ! Suis-je le banlieusard qui pourrit dans son terrier comme un rat ? L'envie de dégueuler me revient subitement ! Est-ce le fait que je vois la psychopathe en elle qui me fait écrire ? Je vais explosé, la vie je vais explosé ! Mon cerveau est carbonisé, ces méandres de questions me consume, pourtant elles ne se transforment pas en cendre ! Elles me fracassent !

Je pose ma tête sur le bureau. Le sang coule sur mes joues, elle était là ! Elle était bel et bien présente. Wallah que j'ai besoin de cette femme. J'ai qu'une envie c'est qu'elle revienne. Si je pouvais je lui aurait donné ma vie. L'injustice que me fait subir Dieu m'atteint au plus profond ; starfoullah : je blasphème ! On dirait un impie, un putain d'infidèle ! On dirait pas, je le suis !

Je suis un infidèle que ce soit sur le point familial que religieux... Lui, il me pardonne ? Lui, il m'entend... Il entends mon cœur écorché vif, Il sait à quel point j'ai envie de crever pourtant Il n'exauce pas mes prières. Pourquoi ? Pourquoi ? Bordel pourquoi ? J'ai la réponse, mais elle passe pas, elle reste bloqué à ma gorge. Elle ne passera sûrement jamais ! Elle m'a toujours dit qu'une chose n'arrive pas pour rien, Il décide, Il nous éprouve pour nous expier de nos péchés. Yemma, l'expiation, le lavage mortuaire de ton fils est impossible. Ma purification doit sûrement m'attendre dans le fond d'une cave ; là où j'ai l'habitude d'être.


Le naufragé de la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant