28.

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« Jusqu'ici tout allait bien »

J'ai la gorge sèche, les idées se disputent dans mon crâne. L'argent embrasse sa paume. Je m'en veux. Terriblement. Je sais pas ce qu'il me prend, elle me fait perdre mes moyens d'une manière pas croyable. Je deviens quelqu'un d'autre. Le retour en arrière est encore possible mais mon cœur me l'interdit. Comment un aussi petit organe peut être une barrière pour la raison ?

Après ce pacte, le silence a prit le dessus.

- Rentre.

- Euh...oui...

- ...

- Azhar ?

- Ouais ?

- Fais attention à toi.

J'entends à peine sa voix. Sa timidité soudaine me fait déliré : j'aurais jamais cru qu'un engagement pouvait transformé une personne. Le moulin à parole que j'ai toujours en face de moi vient d'être réduit en poussière par un hlel. Elle remonte plus vite qu'elle n'est descendu.

Le destin est le responsable de nos vies. Il nous attrape sans crier gare et nous tient par la main telle une mère et nous emmène où bon lui semble. Perso, il m'a bien prit au dépourvu. Il m'a flanqué une putain de gifle, j'en garde encore la trace. Il ne m'a pas demandé mon avis. C'est lui qui décide de notre bonheur et de notre malheur, certes nous avons le détonateur entre les mains mais il a le minuteur. Il forme un trou dans nos cœurs et une impasse dans nos cerveaux, on ne sait plus où donner de la tête quand il s'impose. Faible que nous sommes, nous nous inclinons face à lui: il est parfois un bon génie, d'autre fois un mauvais génie.

Je n'arrive pas à croire que moi, le pire ennemi de l'amour va s'unir. Dans ma tête c'est le zgah : peut-être que je me trompe, peut-être que je fais une grosse connerie, peut-être que je vais regretté, peut-être que je fais une erreur... nique sa mère les peut-être ! Depuis qu'elle nous a quitté c'est la première fois que je me sens revivre. Nhal sheitan! Je me suis trop cru dans un film tah l'eau de rose.

Faut que je vois Melha.

J'arrive chez elle en un rien de temps. Elle manque à l'appel quand j'ai le plus besoin de sa tronche. Je suis sur le point de frapper mais la porte d'entrée s'ouvre. Nawel sort. Elles ont l'air surprises de me voir vu leur face décomposées. La petite de Nahil me regarde puis regarde Melha.

- Pourquoi tu tires la gueule Nawel, t'as pas mangé assez de grec aujourd'hui ?

- Ta gueule frère ! répondit-elle

- Déstresse, j'rigole. T'sais que je te kiffe ?

- Pas moi.

- T'es grosse, t'es grosse y a foye. J'te kiffe comme aç, un peu de graisse fait pas de mal au morale.

- Enfonces-toi, pédé va.

- Pourquoi tu fais la susceptible d'un coup ? Je te charrie, je te défends, je te rend service depuis que t'es haute comme trois pommes, redescends avant que je t'encastre dans le mur.

- Ouais bah maintenant t'aura plus le temps monsieur le futur marié.

- Ze3ma tu fais la gueule ? dis-je en souriant.

- Tu m'as pris pour qui ? Bsarthek, kho. Melha j'y vais, oublies pas ce que je t'ai dis, réfléchis-y. Ciao.

Elle me pousse ze3ma pour faire la meuf mortelle. Sachant que j'allais lui en foutre une, elle s'est barrée en courant.

- Elle s'est trop cru chez l'épicier du coin là-celle.

- Hum.

- T'as quoi ?

Le naufragé de la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant