« Révélation »
Le soleil tape un truc de fou. Les rayons traversent l'appart', je suis obligé de me lever, ils m'ont niqués les yeux ! la soirée était longue, j'ai le cerveau calciné, et j'ai la dalle ! Je pars prendre une douche avant d'aller me préparer un massacre.
La cuisine et moi on est pas pote. J'sors des œufs que j'ai acheté y a deux jours ; je me débrouille pour faire quelque chose qui ressemble à des omelettes, le truc que tout le monde sait faire, j'y arrive pas. Quand il s'agit d'une cuisson, je suis le mec le plus impatient de la planète, mon ventre crie famine et il prends tout son temps pour cuire. L'impatience fait que je me brûle et par la même occasion les œufs avec. Pourquoi j'ai pas acheté des frites ? Au moins c'est pas casse tête, tu plonges les frites dans l'huile, ça se fait tout seul, t'as juste qu'à l'enlever et manger. Je suis admiratif face aux femmes qui passent leurs temps à cuisiner, je sais pas d'où leur vient la force et le time. Mon ventre fait des siennes, et mes omelettes ressemblent à rien. J'éteins le feu, laisse le tout. J'enfile mon tee-shirt, et me tire. Je mate l'heure, il est quinze heures de l'après-midi.
Je dévale les escaliers mes clefs à la main. Je tombe nez à nez avec Nawel. Elle fait partie de la génération de Melha, on est pas très proche mais quand elle a besoin, elle sait vers qui se tourner. Son frère et moi nous nous chargions quand on était au collège des personnes qui se moquait de son poids. Ouais...elle est ronde, et les gens la tailler pour ça... je la taille aussi mais c'est bon enfant tahu. Hassoul, Nawel est une plaie : elle vient me parler que quand elle a besoin. Je la sens venir à mille kilomètres.
- Tu veux quoi microbe ? Je suis pressé donc abrège.
- La microbe elle t'emmerde.
- Ouais, bref, tu veux quoi ?
- Tu vas où ?
- En quoi ça te regarde ?
- J'ai besoin qu'on m'emmène, ma voiture est pas en état de m'emmener.
- Ton frère il sert à quoi ? C'est pas écrit chauffeur sur mon front.
- Steuplait, c'est la première fois que je te demande un service.
- Rectification c'est la centième fois.
- Allez, fais une bonne action aujourd'hui après tu seras fière de toi.
- Nahil a une voiture, c'est ton frère va lui demander.
- Ses clefs sont cachés parce que tu sais bien qu'il aime pas qu'on touche à son bébé, ensuite il dort donc personne peut m'emmener. S'il te plaît, sois gentil.
- Tu vas où un dimanche après-midi, à cette heure-ci ?
- Il y a une réunion entre sœurs à la mosquée.
- Laquelle ?
- Près de Carrefour.
- J'ai la dalle tu vois ? Donc débrouille-toi.
- On fait un marché, je te trouve à manger et tu m'emmènes ?
- Si c'est toi qui cuisine j'ai pas envie de mourir, donc non.
- C'est ma mère qui a fait à manger.
- J'attends ici.
- Sérieux ?
- Ouais, ramène-moi juste la bouffe.
Je sors à l'extérieur, il y a pas une mouche dehors, ils doivent tous être dans le monde des rêves. Nawel rentre dans l'immeuble à côté pour me prendre le délicieux plat qu'à préparer sa mère. C'est l'une des femmes du quartier qui cuisine le mieux, je meurs pour ses délices. Elle a les mêmes doigts de fée que ma mère. Pendant au moins dix minutes, sa pensée m'a effleuré l'esprit. Un claquement de doigt m'a fait revenir à moi en un rien de temps. Elle me tends une boîte-repas. Juste l'odeur m'a emmené au septième ciel.
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Le naufragé de la rue
Genel KurguLa perte c'est la peste. Elle nous poursuit toute notre vie. - Laïli.M HISTOIRE NON ECRITE PAR MOI