3. La punition d'un héro

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Je caressais son tatouage representant une rose sur ses côtes pendant qu'il dormait encore. Je me souvenais du jour où il l'avait fait, ou plutôt le jour je l'avais découvert. Il revenait d'une mission dans la mer du Nord, une sombre affaire de sirènes indisciplinées  et j'avais dû soigner l'entaille qu'il avait sur le ventre. J'avais pris beaucoup de risque, Hadès aurait pu facilement s'apercevoir de quelque chose ou quelqu'un aurait pu lui rapporter ce que j'étais en train de faire mais je m'en fichais.  Tout ce qui m'importait, c'était qu'il aille mieux.
En le découvrant j'avais été subjugué par la finesse du dessin, et je suppose qu'au fond, je savais déjà qu'il l'avait fait pour moi, ce qu'il n'avait pas tarder à me confirmer. Il m'avait dit qu'il me voulait toujours auprès de lui, peu importait où il se trouvait...

- A quoi tu penses ?

Je sursautais légèrement quand il me tira de mes pensées. Le voir allongé sur mes draps blanc, un sourire aux lèvres me remplissait le coeur de joie. Dieux qu'il m'avait manqué...

- A nous, au jour où tu m'as dit avoir fait ce tatouage pour moi. J'ai envie de te rendre la pareille. Moi aussi je voudrais que tu sois avec moi éternellement.

- Rien ne t'y obliges.

- Je sais, mais j'en ai envie.

Sans m'en rendre compte, je me retrouvais basculée sur le dos, son torse nu et massif au dessus de moi et ses cheveux décoiffés lui encadrant le visage. Je trouvais que cette longueur lui allait bien et qu'il était peut être encore plus beau qu'avant.

- Tu les as reçu ?

Inutile qu'il en dise plus, je savais de quoi il parlait.

- Je les ai toutes respirer jusqu'à en faire disparaitre leur parfum...

A chaque fois qu'il partait et ce depuis cette fameuse blessure, Milan avait pris l'habitude de me faire savoir qu'il était en vie en trouvant le moyen de me faire parvenir une rose. Une seule et unique rose qui avait le pouvoir d'apaiser mes craintes. Mais cette petite astuce ne fonctionnait que sur Terre, dans les Enfers il fallait que je soutire des informations à Hadès et en toute discrétion.

- Dis moi ce que tu es parti faire mon amour. Qu'est-ce qui t'a éloigné de moi tout ce temps ?

Son regard, pourtant fixé sur moi, me sembla loin tout à coup.

- Tu ne veux pas savoir...

Il se leva et enfila son pantalon à la hâte. Sa réponse m'inquiétait, peut être plus que la raison elle même.

- Bien sûr que si je le veux. Je ne peux pas rester dans le flou, j'ai besoin de savoir.

Je pris ses mains et cherchais à accrocher son regard. Il se dégagea aussitôt, et ce geste me fit terriblement mal.

- Et ça t'avancerait à quoi ? Je ne veux pas en parler. Pas maintenant...

Il semblait en colère et se passa la main dans les cheveux.

- Ce que tu as fait est donc si horrible, pour que tu te détestes autant ?

Il n'avait pas réellement besoin de me le dire. Je le connaissais suffisamment pour reconnaitre quand il était tourmenté. J'avais les larmes aux yeux. Non pas parce qu'il refusait de me répondre, mais parce qu'à cet instant, je pouvais voir la détresse dans ses yeux, et la tristesse.

- Je devrais y aller, continua-t-il, la voix légèrement cassée. Hadès va finir par se demander ce qui me prend tout ce temps.

Il s'attarda un instant sur mes lèvres avant de disparaître. Je restais plantée dans mon lit, nue au milieu des draps froissés de nos retrouvailles, un tas de questions nouvelles en tête.

PERSEPHONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant