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Dorénavant, je me faisais servir tout mes repas dans la salle à manger d'appoint que j'avais aménagé dans mon jardin. Je refusais de me terrer dans ma chambre sous prétexte qu'un serpent traînait dans le coin. Ici la vue était beaucoup plus agréable et j'y invitais qui je voulais. Bien sûr, j'aurais pu trouver refuge dans les champs Elysées mais là-bas Hadès y avait accés. Tandis qu'ici, il lui fallait mon autorisation et inutile de dire qu'il ne l'aurait pas!
J'en avais ras le bol de croiser Lyssa et ses manières. Elle passait son temps sur les genoux d'Hadès et ça en devenait presque gênant. Même dans les couloirs elle coulait sur lui comme une cascade d'indécence et prenait constament un air mielleux. Elle ne me calculait pas, pour mon plus grand bonheur et je faisais de même. Sans doute avait-elle reçu des ordres de celui qu'elle admirait tant ou trouvait-elle que je n'étais pas assez intéressante... L'un ou l'autre me convenait parfaitement.
Ce midi j'avais convié à ma table mes amis scientifiques et étais ravie de leur bonne humeur. Eux aussi avaient l'air heureux de se trouver à ma table et riaient et discutaient des différentes époques qu'ils avaient connus. J'avais demandé à Sybille de se joindre à nous, et visiblement ça avait fait le bonheur d'Aristote qui buvait ses paroles et la regardait comme la huitième merveille du monde. Ca me faisait chaud au coeur car ça avait l'air réciproque. Mon amie n'avait pas toujours eu une vie facile sur terre ni ici d'ailleurs, et la voir rougir me donnait envie de danser. Bon, j'exagérais un peu, mais j'étais quand même de bonne humeur.
— Cet endroit est vraiment magnifique ma reine. Vous l'entretenez vous-même? Me demanda Isaac.
— Je vous en prie, appelez moi Perséphone. Nous n'en sommes plus là et je risque très bientôt de ne plus être votre reine.
L'amertume envahissait ma bouche à peine ma phrase fini. Peut-être n'aurais-je pas dû dire ça. A en croire ses grands yeux ronds et le regard noir que Sybille m'avait jeté, qui, visiblement m'écoutait toujours d'une oreille, ce n'était pas une grande idée.
— Ah bon? Mais comment est-ce possible?
Parce que votre grand dieu des enfers, celui que je supporte depuis des millénaires a besoin de changement apparemment.
Je me servais du thé et remarquais à quel point ma mâchoire pouvait-être crispée quand j'en renversais à côté. Nicolas, assis à ma gauche, se dépêcha d'éponger avec sa serviette.
— Ce n'est rien laissez, disais-je en prenant moi aussi une serviette pour réparer ma bêtise. Je suis un peu distraite et surtout très maladroite.
Je voyais Isaac perdu à ma droite suite à ma révélation et je m'en voulais beaucoup. J'avais laissé mon sentiment de colère prendre le dessus et ça avait eu des répercutions sur lui. Il fallait que je répare également ma première bêtise.
— Ne vous en faites pas, lui disais-je en posant ma main sur son avant bras. Je plaisantais, mais ce n'est pas toujours très drôle je m'en excuse. Bien sûr que je suis et resterai votre reine, n'ayez aucune crainte.
Du moins pour l'instant.
Ses épaules se relâchèrent comme s'il s'était empêché de respirer jusque là.
— C'était drôle, c'est moi qui n'ait tout simplement pas compris votre blague.
Il fronçait les sourcils. Si je ne le connaissais pas un minimum, je pourrais croire qu'il avait peur de moi.
— Vous avez bien trop d'éducation pour reconnaître que ce n'était pas le cas mais ça ne fait rien. L'important est que la situation soit rétablie.
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PERSEPHONE
FantasyEtre la reine des Enfers n'a rien d'amusant, être l'épouse d'Hadès l'est encore moins. Six mois sur Terre et six mois dans les Ténèbres, voilà ce qui était prévu et ce qui est fait depuis qu'il a décidé de me prendre pour femme. Sauf que le contrat...