29. Maintenant et à jamais.

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Je me tenais au ceinturon de mon frère pour éviter de le gêner tout en battant des pieds et il nous entraînait toujours un peu plus dans les profondeurs, là où il faisait bien plus froid et noir. La noirceur j'y étais plus ou moins habitué, même si, contrairement à ce que tout le monde pouvait penser, l'enfer était bien plus lumineux que ce que les livres décrivaient.

Je le lâchais mais il m'attrapa le poignet et me montra un rocher entourait d'un halo rouge. Je commençais à manquer d'air mais je n'avais pas d'autre choix. C'était soit continuer, soit remonter et affronter les manticores et je n'étais même pas certaine que la surface soit plus rapide à atteindre que cette pierre.

Pendant que je me posais la question Héraclès m'épargna un effort et me propulsa près de la lumière. Je me retenais au rocher pour ne pas remonter comme un bouchon quand il me rejoignit en deux temps trois mouvements. Je ne doutais pas que sans moi, il aurait atteint sa destination bien plus vite!

Quand ses pieds touchèrent le sol, la terre qui s'y trouvait s'écarta comme s'il avait été une bombe qui venait d'exploser. Je lui fis signe que je ne tiendrais pas très longtemps et des bulles sortirent de sa bouche en même temps qu'il faisait rouler la pierre. La noyade ne me tuerait pas, mais hormis le fait qu'elle était désagréable,je deviendrais un poids mort pour lui jusqu'à mon réveil.

Une porte de feu se dévoila à nous et je commençais à en ressentir l'aspiration. On lui appartenait et elle le sentait. Nous étions les bienvenues.

Héraclès m'entoura de ses bras et mes poumons réclamaient de l'air. Il nous laissa nous faire emporter et nous nous retrouvions dans une sorte de tourbillon encore bien plus gelé. Je ne pensais pas m'être autant habitué à la chaleur...

Je respirais avant même de m'apercevoir que nous avions atteint une surface. Une inspiration longue et bruyante qui amusa beaucoup mon frère entra dans ma bouche. A le voir, on aurait pu penser qu'il se trouvait dans l'un de ces bains romains dont il raffolait tant à l'époque!

Je nageais pour rejoindre le bord et fis la moue quand un serpent des mers passa devant moi et me frôla. Je tremblais de tout mes membres et Héraclès me tendit la main pour m'aider à sortir. J'étais trempée jusqu'aux os, frigorifiée et ma robe me collait à la peau.Je me frictionnais les bras et accueillis avec le plus grand des plaisirs la couverture qu'il venait de me dégoter. Elle puait et grattait mais ferait l'affaire.

- Où étions-nous? Je ne connaissais pas cette entrée.

- En Finlande. Ne me demande pas le nom il est imprononçable,ricana-t-il.

- En Finlande? Qu'est-ce que je faisais là-bas?

Nous nous étions engagés dans l'un des couloirs et même si la température y était plus élevée, mes dents s'entrechoquaient toujours

- C'est à toi de me le dire. Pike et les autres ont dit que leur commandant avait pris la relève et à partir de ce moment impossible de te localiser. Hadès était fou de rage.

Cette nouvelle me ravit quelque peu. La dernière fois que je l'avait vu,il m'avait demandé de ne pas le toucher. Mais tout ça me ramenait à Milan et je l'avais fait assez souffrir pour qu'Hadès s'y mette aussi. D'autant que c'était de ma faute...

- Je n'ai pas suivit le commandant, je me suis enfuies.

- Pour aller où,

- Je haussais les épaules.

- Aucune idée, je voulais juste partir.

Il n'insista pas plus, ce qui m'arrangea. A présent nous traversions un immense glacier dans lequel des sirènes y étaient prisonnières et se jetaient sur les parois, dents pointues découvertes pour nous signifier leur mécontentement. Je voyais leurs lèvres bouger mais n'y prêtais pas attention. Ces créatures avaient été embellies par les mortels, mais elles étaient vils, hideuses, et malfaisantes au plus haut point.

PERSEPHONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant