14. Fête moi danser.

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Hadès avait dit vrai, il y avait beaucoup plus de monde ce soir que les autres fois. Je reconnaissais les habitués, et certaines têtes ne m'étaient pas étrangères. Quand à moi je passais plus ou moins inaperçue et ce grâce au masque que je portais. Heureusement, beaucoup de fantaisistes se trouvaient là et je n'attirais donc pas l'attention sur moi à cause de cet accessoire.

J'avais remonté mes cheveux et y avais dissimulé des tresses par ci par là pour ne pas gâcher le dos plongeant de ma robe et placé quelques cerclages d'or sur mes bras. Je n'aimais pas particulièrement être monochrome, mais ce soir oui.

Avant de partir, je m'étais dis qu'un masque ne serait pas plus mal si je voulais une chance d'échapper à mon adorable mari et passer un bon moment. J'avais donc opté pour l'invisibilité et puis j'avais un avantage, il ne connaissait pas ma tenue !

Tous étaient déjà là. Hermés, Athéna, Arès, Apollon, Héra et Dyonisos bien entendu. Il ne pouvait y avoir de fête sans le dieu de la fête lui même. Même Poséidon avait quitté ses océans le temps d'une soirée. C'était rare de le voir ailleurs que dans de l'eau celui là.

Plus loin je vis mon père, lumineux, offrir une coupe à ma mère qui lui souriait comme au premier jour. Seul Hadès manquait au tableau et ce n'était pas plus mal.

Je passais entre les corps mit sur leur trente et un et riant aux éclats en prenant un verre de vin qu'un ange me proposait. Une musique douce mais entrainante se diffusait des nuages au-dessus de nous et les danses avaient déjà commencé. Il y avait de l'ambiance sur l'Olympe !

Je me dirigeais vers l'énorme corne d'abondance afin d'avoir une meilleure prise de vue sur l'ensemble et savoir quel coins éviter et ceux à fréquenter. Pour l'instant mon opération discrétion était un succès. Je me dévoilerai à Hadès une fois retourné en enfer afin de pouvoir me délecter de la tête qu'il ferait quand il comprendrait. Mais avant, je voulais profiter un minimum. Ca pouvait paraître puéril, et ça l'était sûrement, mais il ne me restait plus grand chose en réserve.

Sur la pointe des pieds, je tentais de le repérer quand on me bouscula. Mon verre se renversa et le liquide au sol disparu.

— Pardon je vous ai fait mal ?

La déesse qui se trouvait face à moi était confuse d'avoir pu faire tomber mon vin alors que moi je m'en fichais. J'étais si heureuse de la voir.

— Tyché !

Je serrais mon amie dans mes bras sans qu'elle ne m'ait reconnu. Par courtoisie elle me laissa faire et je profitais de quelques secondes avant de lui expliquer. J'allais même faire mieux que ça. Je levais mon masque et elle plaqua une main sur sa bouche.

— Perséphone, déesse, ça fait tellement longtemps! S'exclama-t-elle.

Je replaçais rapidement mon masque avant de lui prendre les mains.

— Pas si fort, je ne dois pas être ici.

Personne ne semblait l'avoir entendu.

— Je suis si heureuse de te voir, tu es radieuse. Pourquoi te caches-tu ?

— Il semblerait que je sois privée de fête.

Je fis la grimace en le disant, et elle fit de même.

— C'est ridicule voyons. Comment peux-tu être privée de cette fête en étant la fille du dieu qui l'organise?

— Si tu arrives à comprendre l'esprit tordu de mon mari, n'hésites pas à m'en faire part surtout.

PERSEPHONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant