13. Froid devant!

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— Je croyais qu'il était convenu que je t'aiderais à choisir ta tenue ?

La soirée des dieux approchait à grands pas et Hadès avait fait venir un styliste de l'Olympe spécialement pour l'occasion. Il tenait à être celui qui serait le plus beau, et malgré mon refus de le dire à voix haute, je devais bien admettre qu'il en avait tout le potentiel. Les dieux avaient tendance à avoir un physique assez avantageux. Certains plus que d'autres mais dans l'ensemble ça se tenait. En revanche, Hadès était de la catégorie au-dessus. Il avait beau incarner la mort, je savais pertinemment que beaucoup de déesses, nymphes ou tout autres créatures de ce monde le convoitaient. Même les mortelles, quand il se mêlait à eux ne pouvaient résister. Dommage que ce soit un salop égocentrique !

— J'ai besoin d'un professionnel qui sait ce qu'il fait.

— Je te remercie.

Sa remarque m'avait quelque peu blessé. Je ne tenais pas particulièrement à l'habiller mais enfin, quitte à être ici, autant faire quelque chose. Et puis j'estimais avoir un certain goût vestimentaire, alors son professionnalisme...

— Qu'est-ce que je fais ici dans ce cas ?

— Tu m'admires !

Je haussais les sourcils et il se mit à rire. Il avait beau être narcissique, je ne m'attendais pas à me trouver là pour cette raison.

— Si tu comptes sur moi pour te lancer des fleurs, tu vas être déçue.

Des fleurs non, en revanche les vases peut-être...

— Ton second degré m'étonnera toujours Perséphone. Bien entendu je plaisantais, c'est ton avis qui m'intéresse. Pas tes faux compliments.

Ils ne seraient pas faux, mais dit à contrecoeur c'était certain.

— Que dis-tu de celui là ?

C'était un costume entièrement rouge. De la tête aux pieds. Je fis la grimace. Le rouge lui allait bien, mais il y avait des limites quand même !

— Trop criard c'est ça ?

— Disons que si le minotaure est dans le coin, tu risques d'avoir des problèmes.

Il rit avant de faire signe au styliste d'aller en chercher un autre. Je savais bien que cette histoire de rouge et de taureau n'était qu'un mythe, mais après tout, les mythes ça nous connaissaient. Il me montra le suivant et je fis non de la tête avant même qu'il ne l'essaie. Je savais ce qui lui allait, mais je préférais le laisser perdre un peu son temps. Je croisais les jambes et m'installais plus confortablement dans le fauteuil pendant que je refusais tout les costumes présentés. Pour certain c'était sincère, tandis que les autres auraient pu faire l'affaire.

— Ton père m'a dit que cette année, même les demi-dieux étaient de la partie. Ca va commencer à faire du monde cette histoire. La fête a lieu seulement tous les cent ans, ce qui est largement suffisant pour bon nombre d'entre eux d'avoir des bâtards.

— Tu parles à mon père ! M'exclamais-je.

Il haussa un sourcil en me regardant furtivement et en refusant une nouvelle proposition.

— Bien sûr que je parle à ton père. Pourquoi ne serait-ce pas le cas ?

— Parce que je ne vois pas pourquoi ça le serait. Qu'est-ce que vous pouvez bien avoir à vous dire ?

— Si ça peut te rassurer, ça n'arrive pas tous les jours.

Je n'aimais pas beaucoup ça et j'étais un peu jalouse je devais le reconnaître. Mon père ne prenait jamais contact avec moi, et même quand je me trouvais sur terre et que je leur rendais visite, il m'adressait à peine la parole. Alors savoir qu'il pouvait discuter de chose si futile avec Hadès me faisait lentement bouillir de l'intérieur mais je décidais de garder l'explosion pour plus tard. Ce soir j'allais sur l'Olympe, et j'y retrouverai tout mes amis les plus chers le temps d'une soirée. Si je n'intéressais pas mon père, alors il ne m'intéressait pas non plus.

PERSEPHONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant