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Il avait fallu que j'insiste auprès d'Hadès pour la rencontrer, et j'avais terminé par le lui imposer. Il avait bougonné, râlé mais avait fini par se faire une raison. J'ouvrais l'un des tiroirs et en sorti une petite robe crème assez fluide et qui m'arriverait juste au-dessus des genoux. Dans ces circonstances, j'aurais préféré enfiler un jean mais je n'avais toujours pas mes affaires c'était la seule chose à ma disposition si on faisait abstraction de celle argentée qui se trouvait juste dessous. Je m'en emparais, puis marquais un temps d'arrêt.. Et si c'était à Lyssa?
Je serrais le tissu dans mes mains, incapable de prendre une décision. J'aurais bien eu une discussion tout de suite avec mon mari, mais il y avait plus urgent. Un conflit naissait en moi, et Hadès, comme s'il avait lu dans mes pensées, serra sa main par dessus la mienne. Je lui jetais un regard douloureux et il secoua lentement la tête comme pour me dire que je me trompais. J'expirais lentement et décidais de lui faire confiance. Si jamais je découvrais qu'elle lui appartenait...
Il se plaça instinctivement derrière moi et fit un noeud avec les deux rubans en satin qui fermaient la robe. Le frôlement de ses doigts me fit fermer les yeux un instant et parcouru mon échine. Ca avait beau ne pas être le bon moment, mon corps réagissait automatiquement au sien.
- Avant non plus tu ne voulais rien rater.
Je rouvrais les yeux et fronçais les sourcils.
- Que veux-tu dire?
Il me tourna vers lui en pressant légèrement mes avant-bras et je ne vis que de la bienveillance sur son visage.
- Tu n'as jamais été le style de reine à rester en retrait et à attendre que ça passe. Tu veux voir, comprendre, chercher et te battre si nécessaire.
- Me battre?
J'étais étonnée de ce qu'il me disait, et il me sourit.
- Pas physiquement, quoi que...
Il plissa les yeux et semblait amusé en ce remémorant un souvenir. Je l'enviais de tous les avoir en tête et de pouvoir y repenser quand bon lui semblait!
- Ce que je veux dire, c'est que la première ligne a toujours été ta place préférée. Celle d'une guerrière.
- A tes côtés.
Il joua avec l'une de mes mèches et en profita pour me caresser la joue.
- Les choses ne changent pas ma fleur. Elles peuvent parfois être cachées, évoluer légèrement ou même être oublié momentanément, mais elles restent ce qu'elles sont. Le coeur n'oublie jamais pourquoi il bat.
Je me perdais dans ses iris un instant, et me mis sur la pointe des pieds pour l'embrasser. C'était pour lui qu'il battait!
- Elle est hystérique. Elle pleure, hurle, grogne parfois et nous jette même des trucs à la figure. Regarde ça!
Héraclès, furibond, montra des plaies d'à peine quelques millimètres sur son front et ses avant-bras à Hadès. Pourquoi personne ne semblait comprendre qu'elle avait des raisons d'être en colère?
Nous nous trouvions devant une sorte de remise, laquelle était fermée par une petite porte en bois vétuste. Je ne croyais pas connaître cet endroit, et à y bien penser je n'avais pas non plus reconnu le chemin par lequel nous étions passé, ni la porte que nous avions emprunté. J'avais été trop occupé à penser à ce que j'allais bien pouvoir lui dire, comment j'allais m'y prendre pour la convaincre de parler et je n'avais rien trouvé de très convainquant. Il allait falloir que j'improvise.
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PERSEPHONE
FantasyEtre la reine des Enfers n'a rien d'amusant, être l'épouse d'Hadès l'est encore moins. Six mois sur Terre et six mois dans les Ténèbres, voilà ce qui était prévu et ce qui est fait depuis qu'il a décidé de me prendre pour femme. Sauf que le contrat...