PERSEPHONE

47. Minimisation échouée

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Je patientais dans le salon dans lequel Hadès et moi nous étions retrouvé en attendant son retour. Lyssa s'était occupé de le contacter et m'avait demandé de rester ici. Elle ne voulait pas que je me promène seule, à la merci de ce "psychopathe narcissique" comme elle appelait Milan et avait posté quelques soldats aux différentes portes pour ma sécurité. Je me demandais vraiment si l'un d'eux agirait contre leur commandant si nécessaire...

Mais c'était à moi de tenir ma promesse envers elle et je prenais sur moi pour ne pas sortir et me rendre plus utile. A attendre ainsi, je me faisais l'effet d'une brebis blessée. Mais mon attente fut de courte durée quand les portes s'ouvrirent sur lui. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine quand je vis tout le sang sur lui.

Il avança d'un pas décidé vers moi, la bouche légèrement pincé.

- Je ne te demande pas ce que tu fais ici?

Sans doute était-il légèrement en colère, mais il finit par m'embrasser puis colla son front contre le mien en prenant mon visage entre ses mains.

- Tu n'écoutes définitivement rien. Ta sécurité t'importe donc si peu ma fleur?

- Elle ne m'importe pas plus que la tienne en effet.

- Et en quoi est-ce que te mettre en danger garantie ma sécurité?

Je haussais les épaules.

- Je ne pouvais pas rester sans rien faire en attendant que ces monstres déchirent ma vie entière. Est-ce qu'il y a beaucoup de victimes sur l'Olympe?

Il leva sa chemise et demanda à ce qu'on lui apporte une serviette et de l'eau. Visiblement, tout ce sang n'était pas à lui.

- Elles sont plus nombreuses chez nos ennemis.

Cette réponse ne me satisfaisait pas pleinement. J'aurais préféré n'avoir à en déplorer aucune mais je supposais que c'était impossible!

Il s'assit sur l'accoudoir du canapé et se passa une main dans les cheveux.

- Lyssa m'a dit que tu avais peut-être une piste, que tu savais qui avait tué ces filles?

Par Zeus, et dire que je n'avais même pas pris la peine de réfléchir à une version qui n'inclurait pas mon amant!

- C'est possible oui, répondis-je péniblement.

Il arqua les sourcils en attendant la suite.

- Et est-il possible que tu m'en dises plus également?

Il laissa traîner la fin de sa phrase comme pour m'encourager. Il fallait que je me ressaisisse, je me comportais comme une petite fille. J'étais la reine des enfers après tout, et mon mari avait besoin de moi!

- Il y a plusieurs semaines, j'ai surpris une conversation entre l'un des soldats et un manticore. Il était question d'un pacte entre eux, mais je n'ai pas pu en connaître la nature puis...

Il se leva brusquement et m'interrompit vivement.

- Stop! Qu'est-ce que tu dis? Un manticore ici et tu ne me le dis que maintenant?

Je cachais mon visage dans mes mains en secouant la tête.

- Perséphone, tu aurais dû m'en informer bien avant, continua-t-il un peu durement.

- Je sais, je sais. Mais à cette période, je croyais que tu étais à la source de tout mes malheurs, et puis après nous nous sommes retrouvés et tout ça est complètement sorti de mon esprit. Mais tu as raison, je suis désolée et n'aurais pas dû garder ça pour moi. D'autant qu'après, nous avons subis une attaque de leur part avec Héraclès quand tu l'as envoyé me chercher...