44. Ô mont Olympe!

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Ils étaient entrés dans une discussion technique et stratégique. Non pas que je n'étais pas capable de comprendre, mais à cet instant ils se fichaient de ma présence et me tenaient presque à l'écart.

— Avant toute chose, ramènes Perséphone en enfer. Je pense que pour l'instant, c'est là-bas qu'elle est le plus en sécurité, lança mon père.

Et dire qu'Hadès m'avait faite venir ici pour ma sécurité...

— Mais il en est hors de question! Répondis-je un peu vexée. Je ne suis pas une petite fille et je veux apporter mon aide.

— Certainement pas, répondirent-ils à l'unisson, sans même un regard vers moi.

Ils étaient penchés au-dessus d'un vieux parchemin et l'étudiaient afin d'opter pour la meilleure chose à faire. J'attrapais Hadès par les épaules et le forçais à se tourner vers moi.

— Tu sais que je ne suis en sécurité qu'avec toi. Je ne veux pas te laisser!

Je m'apprêtais à continuer ma tentative de persuasion quand les paroles de Lyssa me revinrent. Oui j'étais en sécurité près de lui, mais lui ne l'était pas près de moi...

— Mais je ferais ce qu'il te semble le mieux, me rattrapais-je, et si c'est en enfer que je dois être, alors c'est là-bas que j'irai.

Il était à la fois surpris et presque attendri par ce que je venais de lui dire.

— Je resterai à l'abri, mentis-je. Tu n'auras qu'à laisser des gardes avec moi et tout ira bien. Mais je t'en prie, sois prudent. Je t'en supplie.

Du bout des doigts il effleura ma joue.

— Tu ne redescends pas ma fleur, il n'est pas plus sûr pour toi que l'Olympe.

— Mais tu n'y penses pas! Vociféra mon père. Nous sommes assaillis et nous ignorons même par qui et le nombre qu'ils sont. Elle ne peut pas rester ici c'est impossible.

Un nouveau tremblement nous secoua.

— Et c'est impossible de la laisser en enfer, rétorqua Hadès. Pas sans moi. Quelqu'un cherche à s'en prendre à elle.

— Que dis-tu? Souffla Zeus.

J'attrapais son avant-bras et pensais immédiatement à Aza.

— C'était donc des avertissements pour moi?

Au fond de moi je le savais, mais à présent il me le confirmait.

— Je voulais te le dire, mais j'avais peur que tu refuses de venir ici. Quand la servante a été tuée, sa ressemblance avec toi m'a tout de suite frappé mais je ne pouvais pas m'arrêter à ça, ça pouvait être une coïncidence. Seulement quand j'ai vu les deux autres, j'ai compris. Le même mode opératoire, les mêmes indices avec la rose et ta chambre qui a été saccagée...

— Que me veulent-ils?

— Je n'en sais rien, mais je te promets de le découvrir.

Sur ses paroles il me serra dans ses bras, comme si c'était la dernière fois qu'il me voyait. Je m'agrippais à lui quand nous nous retrouvions propulsés au sol et séparés. Mon père s'arma de sa foudre, et la jeta sur les premiers agresseurs mais la deuxième vague avait eu le temps d'entrer dans la pièce et de se disperser. Les plus proches de moi brûlèrent avant même de ne pouvoir m'atteindre et une vive lumière jaillit de mon cou. Je poussais un cri de stupeur quand le griffon devant moi cabra et écrasa de ses puissantes pattes le manticore qui se trouvait juste en dessous. Jusqu'à présent je n'avais pas réalisé que c'était de nouveau eux et ça tombait sous le sens. Ils nous avaient attaqués avec Héraclès et ils semblaient avoir un but précis. Aza, ainsi que les deux autres, avaient été retrouvé avec une rose dans la bouche et le collier que j'avais arraché de l'un d'eux était justement une rose. Ils étaient derrière tout ça, il n'y avait aucun doute. Cependant, Milan s'imposa à moi. Je l'avais surpris en train de parler avec l'un de ces monstres, et j'étais persuadée qu'il avait essayé de le rallier à sa cause. Il devait donc savoir de quoi il en retournait, c'était évident et le seul endroit où j'avais une chance de le trouver était en enfer. Moi qui désirais rester ici, voilà que maintenant je voulais descendre.

PERSEPHONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant