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—Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée tu sais. Hadèsn'approuverait pas.
—Je me fiche de ce qu'Hadès approuverait ou non. Et puis tu es dequel côté à la fin?
Jeme redressais, les sourcils fronçaient et mon sac sur le coude, desaffaires débordant de celui-ci. Je comptais passer la nuit sur terreet bien entendu je prenais beaucoup trop de vêtements. Lâcherprise, c'est ce que je m'étais dit non? Alors j'allais penser un peuà moi et arrêter de me torturer l'esprit. Même si l'idée de baseétait quand même d'interroger mon amie Tyché sur l'aléthium et sitoutefois elle en ignorait l'existence, alors je passerais dans toutles cas une bonne soirée.
—Du tien bien entendu, me répondit Sybille. Mais ça n'empêche pasque je me fais du souci. Je n'ai pas oublié pourquoi il t'a demandéde revenir et je me dis que peut-être...
—...S'il m'a demandé de revenir ce n'était que par pur égoïsme, lacoupais-je. Franchement, que ce ne soit pas le moment pour une déessede traîner sur terre n'est pas vraiment un argument de choc à monsens. Surtout qu'il ne m'a pas donné plus d'explications que ça.Non, je n'y crois pas.
—Je ne sais pas, il avait l'air soucieux.
—Il sait se montrer très convaincant Sybille. Tu le connais depuisdes lustres à présent, comment peux-tu croire encore à tout sonbaratin?
Jevérifiais mon reflet dans le miroir et décrétais que je faisaissuffisamment humaine. Je m'étais habillée avec une robe assez sobreet avais remonté mes cheveux en une queue de cheval haute.
—Et où comptes-tu aller?
Elleme suivait pendant que je sortais de l'autre côté de mon couloir.Je n'en dirais rien à personne à part elle, pas même à Milan quilui m'empêcherait physiquement de sortir et cette porte mepermettrait de rejoindre la surface sans me faire remarquer.J'interpellais l'un des gardes et lui fis un signe de tête pourqu'il m'aide à l'ouvrir. Elle était assez lourde et épaisse etpour moi c'était difficile d'y parvenir seule. Je me cachais le nezavec la manche quand il passa devant moi et même lui grogna en lapoussant de toutes ses forces. Je m'engouffrais dans le trou suivi deSybille qui tenait à m'accompagner et saisissais une torche. Plusnous avancions, plus l'endroit était humide et c'était à ça queje reconnaissais être dans la bonne direction. Nous étions doncbien sous le lac.
— Tu peux me le dire maintenant?
Icije pouvais oui. Il n'y avait pas âmes qui vivent et pour le coup çaavait une réelle signification.
—Je vais à l'opéra avec Tyché, au San carlo.
—A Naples? S'égosilla-t-elle.
—Il n'y a pas de quoi en faire toute une histoire. Ce n'est pas nonplus Détroit!
Sanscompter que nous vivions quand même dans l'endroit le plus dangereuxqu'il pouvait exister. Elle prenait une torche à son tour, et jevoyais la sueur perler sur son front alors qu'elle se mettait à mahauteur.
—Pourquoi ne pas aller dans une ville plus calme? Arezzo, ou bienPitoia?
—Parce que j'aime Naples, et que c'est là-bas qu'ils rejouent "ladame du lac". Tu n'as pas bientôt fini d'essayer de m'endissuader? Si ça peut te rassurer je dirais que tu ne savais pas queje sortais. Dans le cas où je me ferai prendre bien sûr...
Ellemarmonna et je n'en compris pas un mot.
—De toute façon je ne serai pas seule, et je serai très discrète etprudente. Rassurée?
—Non. Quelle sortie prends-tu?
—La troisième de la partie Ouest.
—Où mène-t-elle déjà celle-ci?
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PERSEPHONE
FantasyEtre la reine des Enfers n'a rien d'amusant, être l'épouse d'Hadès l'est encore moins. Six mois sur Terre et six mois dans les Ténèbres, voilà ce qui était prévu et ce qui est fait depuis qu'il a décidé de me prendre pour femme. Sauf que le contrat...