27. Piqûre de rappel

4.7K 410 58
                                    

ʢ

— Attendez, non je...

Pike, qui me tenait toujours l'avant-bras, ne fit pas cas de ma revendication et me força un peu plus à le suivre. Je retentais une nouvelle fois, contrariée à l'idée d'être entraînée contre mon gré.

— Il faut que j'y retourne, il a besoin d'aide.

Je freinais des quatre fers mais rien n'y faisait, il gardait le silence et voulait coûte que coûte que nous traversions ce long corridor désert. Je tirais un coup sec et la friction de sa main sur ma peau me brûla légèrement. Il y en avait marre à la fin!

— Non mais vous êtes bouchés ou quoi? Je vous dis de me laisser passer!

— Nous ne pouvons vous laisser partir, les ordres sont très clairs, je suis navré.

Pike semblait gêné et je me fichais complètement de savoir dans quelle position j'allais le mettre en l'obligeant à me laisser rejoindre Hadès. J'étais la reine après tout, je n'avais pas à mendier ma liberté.

— Je vous jure que si vous tentez une nouvelle fois de me retenir, les conséquences seront très graves.

Et je ne plaisantais pas. Pendant que je me trouvais ici, lui avait peut-être besoin d'aide et la vision de son corps tombant au sol me noua la gorge.

Je m'apprêtais à forcer le barrage de soldats qui venait de se créer sous mes yeux quand l'un d'entre eux, un grand roux barbu me rattrapa par la taille. S'en était trop. Je levais haut la main afin d'imprimer sur sa joue ce que je pensais de son comportement quand je fus stopper dans mon élan. Je me retournais vivement, les yeux écarquillés avec le désir intense de voir le visage de celui qui enserrait mon poignet.

La blondeur de ses cheveux contribua à me soulager. Il allait faire quelque chose, c'était certain.

— Commandant, vous tombez à pique, soufflais-je.

Il lâcha mon poignet avec douceur et me regarda d'un air entendu.

— J'ai l'impression en effet.

— Veuillez dire à vos hommes de dégager le passage.

Je commençais à perdre patience et n'avais qu'une envie, les envoyer errer dans le tartare. Ca ne me ressemblait pas, j'étais une déesse plutôt compréhensive en temps normal, mais là je ne voulais rien savoir!

— Je m'en occupe. Vous, retournez avec les autres. Ils ont sans doute besoin de renfort.

— Commandant, les ordres d'Hadès ne sont pas discutables. Nous sommes chargés de la sécurité de la reine, nous et seulement nous.

C'était de nouveau le grand barbu qui avait prit la parole. Non mais quel aplomb il pouvait avoir ce soldat là!

— Et en me la confiant vous faites preuve d'intelligence et ne faillez pas à votre mission Kop.

— Je ne crois pas que...

Milan fit un pas en avant et je constatais qu'il n'avait rien à envier à la carrure de celui qui lui tenait tête. Son regard se voulait plus menaçant et déterminé.

— Je m'occupe de la reine et il n'y a rien à redire. Je veux que vous disparaissiez et je ne le répèterais pas une seconde fois.

Ils se fixèrent quelques secondes, et les trois autres soldats les regardèrent alternativement. Jamais je n'avais vu Milan si impatient que l'on exécute ses ordres, et pour le coup ça m'arrangeait plutôt.

PERSEPHONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant