PERSEPHONE

17. Nausée et sa compotée de trahison

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— Ma fleur déjà de retour?

J'entrais comme une furie dans la salle à manger où ils étaient déjà tous les deux bien installés et avaient commencé le repas. Je la pointais du doigt tout en braquant mon regard sur lui.

— Qu'est-ce qu'elle fait là?

Il me regarda comme si je n'étais qu'une furie venue les déranger.

— Lyssa nous rend visite. Me répondit-il le plus calmement du monde.

— Comme c'est charmant. Elle vient pondre ses oeufs?

— Merci pour l'accueil!

Le simple son de sa voix m'irritait au plus au point.

— Merci pour le poignard, répondais-je. Fais la partir Hadès, je ne veux pas d'elle ici.

Je voyais cette peste sourire à l'évocation de ce qu'elle m'avait fait. Je voudrais pouvoir l'étrangler jusqu'à la fin des temps pour ça et faire disparaitre ce petit air narquois sur son visage de vipère.

— Malheureusement ma douce tu vas devoir t'y faire. Lyssa vient nous donner un coup de main.

— Dommage qu'elle ne sache donner que des coups de couteau. Nous n'avons pas besoin de son aide.

— Toi peut-être pas mais moi oui. Tu ne voulais plus de ton nouveau rôle et tu m'as demandé de trouver une solution. C'est ce que j'aie fait.

Je fermais les yeux en me massant la tempe.

— Et tu t'es donc dit que tu allais prendre la personne que je déteste le plus sur cette terre pour ça. Attentionné oui, c'est certain.

— Lyssa va rester avec nous le temps qu'il faudra, vous n'aurez qu'à tout simplement vous éviter. L'enfer est assez grand pour vous deux il me semble et j'ai besoin d'elle en ce moment. Tu devrais être contente, tu n'as plus rien à faire!

— A quoi peut-elle bien te servir à la fin? Criais-je.

— Je ne crois pas qu'il ait besoin de se justifier auprès de toi. C'est tout de même le roi des enfers et si ma présence lui est indispensable alors je serais ravie d'être sous ses ordres.

Ca ne m'étonnait pas d'elle. Depuis le temps qu'elle rêvait de mettre le grappin sur lui...

— C'est sous un rocher que tu devrais être!

Elle esquissa un mouvement vers moi et j'étais prête à l'accueillir quand il la retint par le bras.

— Les filles enfin calmez-vous, tout pourrait se passer dans de bonnes conditions si vous y m'étiez du vôtre.

Hadès se leva et vint me prendre la main pour m'accompagner à table mais je la levais brusquement et me postais près de Lyssa. Elle ne me faisait pas peur.

— C'est ici ma place.

— Tu n'es qu'une enfant Perséphone, siffla-t-elle.

Je me vis un instant lui enfoncer la tête dans sa soupe mais me contint pour ne pas me laisser trop aller.

— Lyssa ma chère, soupira Hadès qui ne me connaissait que trop bien et qui savait que je ne laisserais pas passer ça. Veux-tu bien te trouver une autre place? Je te laisse le libre choix... Cependant choisis la bien, elle le sera pour un certain temps.

D'un geste de la main il balaya l'ensemble de la pièce. Ce n'était pas les chaises qui manquaient bon sang, alors pourquoi la mienne? Elle se leva en se dandinant et en fit cent fois trop comme toujours. Elle fit courir son doigt d'une épaule à l'autre d'Hadès et un frisson me parcourut la colonne vertébrale. Elle écarta l'un de ses bras et prit place sur ses genoux, le plus naturellement du monde. Même lui semblait surprit, mais il la laissa faire.