3

4.1K 308 8
                                    


<<  Je vis Tailla s'écroulé sur le sol pendant que la voiture qui l'avait renversé prenait la fuite. Je dévalai les quelques marches que me séparait d'elle en proie à une panique folle, avec une boule énorme au creux du ventre, de la peur. Je m'agenouillai à quelques mètres de son corps inerte et la prit dans mes bras. Elle était si pâle, si froide... 

  - Tailla... Tailla...réponds-moi ! 

Rien... 

A quoi est-ce que tu t'aides ? 

  - Mon Dieu mais qu'est-ce qui s'est passé ? 

Ma sœur venait de nous rejoindre et pour dire vrai elle tombait à pique parce que j'étais complètement désemparé.

  - Trouve moi un moyen de transport !

  - Tu ne vas tout de même pas...

  - FAIS CE QUE TE DEMANDE ! 

Elle se figea. Normal, elle ne m'avait jamais vu dans cet état. Personne ne m'avait encore vu dans cet état, même pas moi. Mais comment peut-on rester calme lorsqu'une bande d'imbécile s'amuse à vu donner des conseils stupides pendant que votre femme agonise dans vos bras ? Comment ? Erica ne chercha plus à argumenter et alla s'occuper de ce que je lui avais demandé. Quelques minutes plus tard, une de mes limousines se gara à quelques mètres de nous. Je pris aussitôt Tailla dans mes bras et remercia d'un signe de tête mon chauffeur dont le nom m'échappait subitement lorsqu'il nous ouvrit la portière pour que nous puissions entrer.

  - Dépêchez-vous, s'il vous plait ! 

   - Bien Monsieur. 

  -  CONDUISEZ AU LIEU DE RÉPONDRE BÊTEMENT !

Je savais que j'y allais un peu trop loin. Mais pour moi chaque parole inutile lui retirait une seconde de vie. J'étais en colère contre le monde entier et principalement contre moi, tant cette impuissance ne me plaisait pas. 

  -  Tiens bon, mon amour... 

A peine eut-on traversé les portes de l'hôpital que Tailla fut pris en soin par tout un bataillon. L'idée de la laisser me brisait le cœur mais je devais le faire. Durant les une demi-heure que je passai dans cette salle d'attende, je ne cessai pas de m'engueuler avec tout le monde... D'abord mon personnel de sécurité, ensuite ma soeur, puis ma mère, mes cousines, Brice, absolument tout le monde et lorsque je vis Dalva s'approcher de moi alors que j'en étais déjà à bout, je ne pus non plus m'empêcher de me défouler sur elle. 

  - Désolé pour le retard, Je....

  - Tout ça c'est ta faute. lui avais-je reproché vraiment en colère. 

  - Steven, je...

  - La surveiller, qu'elle se repose... Était-ce donc si compliqué ? hurlais-je 

  - Monsieur vous êtes dans un hôpital !

  - Vous voulez que je m'occupe de vous peut-être ? 

L'infirmière à qui j'avais répondu devint aussitôt blême et retourna se fourrer dans sa paperasse. 

Tant mieux ! 

  - Steven, je sais que tu es en colère, mais j'avais...

  - Tu aurais pu t'adresser à n'importe qui d'autre, mais non il a fallu que ce soit Tailla ! 

  - Sans doute Steven ! Mais le mal est fait et tu auras beau crier sur le monde entier ça ne changera absolument rien. Dis-moi plutôt si tu as eu de ses nouvelles...

Décidément il n'y avait que Dalva pour me refroidir. J'inspirai fortement puis passa une main dans mes cheveux avant de lâcher d'une voix un peu plus mesuré :

  - Aucune depuis notre arrivé et ça me tue ! 

  - Tu as pensé à prévenir sa famille. Sandra, Ashley, sa mère ? 

  - Non... J'étais trop occupé à me défouler sur tout le monde pour le faire et franchement, je ne suis pas prêt à subir des questions et des reproches incessants. Je risque de péter un câble. 

  - A mon avis tu en as déjà pété suffisamment. Je me suis dit que tu devais avoir faim alors je t'ai amené quelque chose à manger. 

Je contemplai le sac qu'elle me tendait certainement remplit d'un tas de délices, qui pourtant ne m'attirait pas du tout. 

  - Plus tard peut-être... Qui s'occupe de la petite ? 

  - Ne t'en fait pas, elle est entre de bonne main. 

  - J'espère... 

Au même moment, je vis le médecin de Tailla avancé dans notre direction et mon estomac se noua presque automatiquement, tendu rien qu'à l'idée d'entendre ce qu'il avait à me dire. Nous échangeons une poignée de main rapide avant d'en venir au fait. 

  - Comment se porte mon épouse ? 

  - Votre femme n'a rien de très grave, des égratignures. Néanmoins, cet accident à comment dire... accéléré l'accouchement. Le problème c'est que vu son taux élevé de tension l'accouchement risque d'être difficile. L'idée d'une césarienne n'est pas négligeable mais le mieux serait d'attendre qu'elle se réveille.

  - Est-ce que je peux la voir ? 

  - Bien entendu. Je vais vous conduire jusqu'à sa chambre.

  - Merci. Rentre t'occupé de ma fille. Je vais rester auprès de Tailla. Ajoutais-je à l'intention de Dalva. 

  - Tu ne veux vraiment pas que je reste ? 

J'hochai la tête en signe de réponse. Elle poussa un soupir de résignation, m'embrassa sur la joue avant de prendre le chemin de la sortie puis je suivis le praticien sans bronché, lorsqu'il ouvrit la porte de sa chambre mon cœur se serra en la voyant ainsi allongé, vulnérable et fragile. 

  - Je vous laisse. 

Je le remercia d'un signe de tête et il s'éclipsa à son tour. Je fermai la porte derrière moi, attrapai une chaise non loin avant de venir prendre place à côté d'elle, entrelaçant sa main de la mienne pour ressentir à nouveau sa chaleur. Je repousse délicatement la mèche de cheveux qui lui couvre le front et caresse du bout des doigts les sutures qui lui recouvre le visage, des marques superficiels. Je dépose un baiser dans le creux de sa paume avant de me perdre dans mes pensées, repensant au malentendu de tout à l'heure. Maintenant elle était inconsciente, mais que se passera-t-il une fois qu'elle aura repris connaissance...

Le casino du sex. contrôle ! Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant