Chapitre 1

11.8K 286 32
                                    

Sept heures, le réveil sonne, je lève le bras pour arrêter le boucan pas possible qu'il fait, mais je ne trouve pas ce foutu portable ! J'ouvre difficilement les yeux à sa recherche, et finis par le retrouver par terre. Encore une nuit, où je me suis battue dans mes rêves, enfin plutôt mes cauchemars.

Mais bon, depuis le temps, j'ai appris à vivre avec... Et aujourd'hui est un grand jour. Le premier d'un nouveau poste dans une nouvelle école, en tant qu'aide maternelle ! Je dois bien avouer que je stresse un peu, même beaucoup. On est au mois d'octobre et un mois auparavant, j'ai déjà vécu ce premier jour, mais dans une autre école, malheureusement ça n'a pas vraiment été comme je l'avais espéré...

Après seulement deux semaines, j'ai mis fin au contrat. Le personnel, ainsi que les maîtresses ne pouvaient pas me voir, et me le faisait bien sentir. Ça n'a était qu'une succession de sale coup sûr sale coup, et j'ai fini par lâcher. Comme ma mère me l'a fait remarquer, il vos mieux arrêter le contrat là, plutôt que de continuer et de finir en dépression, ou pire.

Bref, aujourd'hui est un nouveau jour, et j'espère que tout va bien se passer.

Je me lève après quinze bonnes minutes de préparation mental, ce premier pas est toujours difficile à faire le matin... Direction la douche où je prend mon temps, une farandole de questions m'agressent déjà de bon matin.

Est-ce que mes collègues seront sympa, et les enfants aussi, mais bon, de ce côté-là je me fais pas trop de soucis. J'ai déjà travaillé en tant qu'animatrice, dans un centre de loisir, alors je saurai gérer ces petits monstres. À vrai dire, ce qui m'inquiète le plus, ce sont les parents, c'est eux les pires, devant toi ils sont tout gentil, mais pour certains, dès que tu as le dos tourné, les commérages vont bon train. Ou alors, ils viennent se plaindre, ne comprenant pas pourquoi tu as grondé leurs enfants. Pour certains, leurs enfants sont des anges, mais bon... quand ton fils de quatre ans en enferme un autre dans la cabane à vélo, ou lui met des coups de pieds parce qu'il n'a pas voulut lui prêter sa pelle, j'émet quelques doutes.

Je sors enfin de la douche, jean, t-shirt, baskets, et direction la cuisine. Je me prépare mon café tout en faisant le tour des réseaux sociaux, même si à sept heures trente, il n'y a pas grand-chose.

Installée sur le petit bar qui sépare ma cuisine de mon salon, je bois mon café. Je prends le temps d'examiner cet appartement, où j'ai emménagé il y a peu. J'ai eu de la chance, mes grands-parents ont un appartement à cinq minutes de l'école où je travaille, et ils me le prêtent gratuitement.

L'appartement est plutôt grand, il y a une cuisine toute équipée, avec même certains objets que je ne connais pas, je me demande bien à quoi ils peuvent servir. Le salon est séparé de la cuisine par un grand bar. Il est plutôt grand, avec une immense baie vitrée qui donne sur une jolie petite terrasse. En face de mon canapé bleu comme l'océan, accroché contre le mur, une gigantesque télévision, merci papa pour ce beau cadeau ! Deux fauteuils de la même couleur encadre le canapé, laissant la place au centre, pour une table basse en verre.

L'espace est plutôt bien décoré, avec quelques photos de famille et de mes amis les plus proches, ainsi que des photos de paysages.

Un couloir mène à la salle de bain, avec douche et baignoire, le rêve ! À ma chambre juste en face, ainsi que la chambre d'amis.

Huit heures, enfin, je commençais à tourner en rond chez moi, je n'aime pas rester sans rien faire, surtout si je sais que j'aurais pu dormir dix minutes de plus.

J'enfile mes baskets ainsi que ma veste en cuir, je prends mon sac à dos, un rapide coup d'œil au miroir pour vérifier que tout soit OK.

Du haut de mon mètre soixante, j'ébouriffe une dernière fois mes cheveux châtain, ils sont plutôt courts, avec une dreadlock qui pend sur le côté droit. Je l'attache avec une petite pince, comme bien souvent, la passant autour de ma tête, vu sa longueur, j'arrive à faire deux tours sans problème.

Grâce à mon t-shirt à manche longue, on ne voit quasiment pas le tatouage que j'ai sur le torse, du côté droit, une fleur en mode mandala. Ni l'attrape rêve qui trône fièrement sur mon épaule, descendant jusqu'au haut de mon coude, ou la pointe d'une plume feint de s'envoler.

Autant ne pas trop les montrer au début, espérant faire bonne impression, même si, j'assume tout à fait ce que je suis. Un prénom est aussi tatoué à l'intérieur de l'avant-bras gauche, ainsi qu'une branche de rosier, avec ses épines qui remonte de ma cheville, en tournant autour de ma jambe, jusqu'à derrière ma cuisse.

J'ai également plusieurs piercings, deux en labret à droite et à gauche en inférieur, un à l'arcade gauche, et un en dessus du nez, entre les deux yeux. Oui, ça peut paraitre bizarre, mais moi j'aime, et c'est le principal !

J'ai vingt deux ans, mais je suis encore assez gamine dans ma tête, on a tout le temps avant de devenir trop sérieux, et se fermer dans une vie de vieux. Mince j'ai oublié, je file dans ma chambre, et récupère la photo qui est posée sur ma table de chevet. Je fixe quelques secondes le papier glacé avec douceur et l'embrasse, avant de la glisser dans la poche de mon jean. C'est un porte-bonheur, je ne peux pas partir sans.

Allez, cette fois j'y vais, en descendant les marches qui me mènent à l'extérieur, je sens mon portable vibrer dans ma poche. Je le sors en souriant, il n'y a qu'une personne qui peut m'envoyer un message à cette heure-là, ma meilleure amie, Fany.

-Salut ma poule, je pense à toi, tout va bien se passer et arrête de stresser ! Bisous bisous ❤

Elle me connaît vraiment bien, je lui réponds vite fait, et je range mon téléphone. J'arrive à l'école deux minutes après, j'ai dix minutes d'avance, mais pour un premier jour, c'est mieux.

Je prends une grande inspiration, jette un coup d'œil à la cour de récréation que je peux voir à travers les barreaux du portail, ce n'est pas très grand, mais bien agencé.

Comme un réflexe, une habitude, je glisse ma main dans ma poche, caresse ce bout de papier et sonne, prête à commencer ce premier jour.

Juste une étincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant