Chapitre 18

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Le réveil est difficile ce matin, n'enchaînant pas plus de trois heures de sommeil consécutives. Mais étonnamment je me sens en pleine forme, je me lève tout en sifflotant et pars me doucher. J'enchaine tout aussi gaiement avec un bon café devant un dessin animé, je suis de super bonne humeur ce matin, j'ai hâte d'aller sonner à la porte d'en face et passer la journée avec mes petits voisins. En plus, ça me permettra de faire plus ample connaissance avec Julie et Mathias que je ne vois pas très souvent.

Il est enfin l'heure et je me dépêche d'aller frapper à la porte opposée à la mienne. J'attends à peine quelques secondes pour que la porte s'ouvre sur une Christelle souriante, malgré une fatigue évidente. Ses yeux sont légèrement creusés et rougis, signe qu'elle doit sûrement être levée depuis peu. Pourtant elle est déjà habillée d'un magnifique tailleur noir qui me laisse sans voix, mettant ses courbes en valeurs à la perfection.

-Salut, entre. Chuchote t'elle.

J'entre, à peine la porte refermée derrière nous qu'elle vient enrouler ses bras autour de mon cou, me serrant contre elle. Surprise, je mets quelques secondes avant de réagir, et de l'enlacer à mon tour. Quand elle vient nicher son nez dans mes cheveux, je ne peux retenir un soupir, bien trop à l'aise, là, tout contre elle. J'ai beau vouloir garder mes distances, une force d'attraction invisible m'attire inévitablement à elle...

-Hey, ça va ? Chuchotais-je à mon tour.

-Oui, tu m'as manqué, tu sais ?

-Toi aussi. Laissais-je filer en mordant dans mon piercing, merde pourquoi faut il que je rentre dans son jeu à chaque fois ! T'as l'air épuisé. Dis je doucement en espérant qu'elle ne relève pas.

-Je suis naze, j'arrête pas depuis lundi, Je fais des horaires de folie et quand je rentre enfin à la maison, les trois petits monstres sont encore en pleine forme, eux.

-Pourquoi tu dis pas à ton patron de réduire un peu tes horaires ? Tu vas pas finir l'année si tu continues à ce rythme ! Me séparais-je de ses bras en parlant un peu trop fort.

-Chhhut, les enfants dorment encore. C'est juste un passage, ça ira mieux à la fin de la semaine t'inquiète pas. Avec les portes ouvertes et notre nouveau panneau publicitaire, on a doublé le nombre de clients, mais ça va se calmer.

-D'accord... Dis-je plus bas alors qu'elle retire son doigt venu me faire taire. Mais la semaine prochaine t'as intérêt de te reposer.

-Promis ! T'es mignonne quand tu te fais du souci pour moi comme ça. Sourit-elle en glissant cette fois son index contre ma joue.

Ses mots couplés à ses gestes me font l'effet d'une bombe au creux de mon être, dressant de nombreux frissons le long de mes bras. Comment fait elle pour me rendre aussi sensible à tout ? Pourtant, je prends sur moi pour ne rien laisser paraître, haussant un sourcil provocateur en lui répondant :

-Mignon ? Tu m'as pris pour un bébé lapin ? Je suis pas mignonne. Je suis... Je suis... Je suis pas un lapin ! M'embrouillais-je.

-Mais non, tu es un aigle, forte et courageuse.

-Exactement ! Affirmais-je d'un hochement de tête satisfait, même si elle se met à rire doucement devant mes yeux.

-Bon, ben je vais finir de me préparer, petit aigle, et essayer de faire disparaître ces cernes de zombie. Surtout, fais comme chez toi !

Et elle part en direction de la salle de bain. Même quand elle est fatiguée comme aujourd'hui, elle reste magnifique, cette femme n'a pas fini de me surprendre...

J'en profite pour déposer mon sac à dos dans l'entrée, bien vite rejoint par mes baskets. M'installant tranquillement sur un des tabourets au niveau du bar, j'attends patiemment que Christelle revienne, promenant lentement mon regard sur la pièce.

Juste une étincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant