Cette nuit encore, je me réveille en sursaut, me sentant étouffer dans cette mare de sang. Plus j'en vois, moins j'arrive à respirer, et moins j'arrive à respirer, plus le sang voile mon regard, un cercle vicieux qui m'entraîne inexorablement vers une nouvelle crise d'angoisse.
Réveillée et en sueur, je mets quelques minutes pour réaliser que je me trouve bien dans ma chambre, seule, sans cadavre et sans mare de sang. La chaleur m'étouffe, les larmes coulent abondamment sur mes joues, alors que je peine à trouver de l'air pour remplir mes poumons. Pourtant je sais qu'il ne fait pas plus chaud que d'habitude, il faut juste que je me calme.
Essayant de me concentrer sur les exercices de respiration que mon médecin m'a conseillés le jour de ma première crise, j'arrive petit à petit à calmer cette crise avant qu'elle ne prenne trop d'ampleur.
Quand j'arrive enfin à attraper mon téléphone une fois le calme revenu, je me rends compte qu'il est seulement six heures du matin. J'ai réussi à dormir juste trois petites heures, mais je sais qu'il est maintenant trop tard pour me rendormir ; après une crise je n'y parviens jamais.
Je traîne des pieds jusqu'à la salle de bain, où je laisse de longues minutes l'eau fraîche couler le long de mon corps. Cette sensation de picotement sur ma peau m'aide à effacer les derniers stigmates de cette nuit. Une fois toutes les traces de ce cauchemar disparues, je retrouve ma chambre pour enfiler un jeans simple et un t-shirt blanc, pas besoin de faire recherché pour aller manger chez mes parents.
J'occupe facilement mon matin, laissant mon crayon se promener librement sur une nouvelle page de mon carnet, mon téléphone connecté à mon enceinte Bluetooth diffusant l'une de mes playlists préférées.
Juste avant de partir, j'essaye de cacher au mieux mes yeux bien fatigués avec un peu de maquillage, et sors de chez moi, mon sac sur le dos, les clefs de ma voiture en main. Surprise, je rencontre Christelle en train d'ouvrir sa porte d'entrée.
-Hey ! Tu vas bien ? Questionnais-je une fois la surprise passée.
-Salut ! Oui super et toi ?
Je réponds à son étreinte et dépose un baiser sur sa joue, une réaction devenue une habitude entre nous qui, je dois l'avouer, me plaît bien.
-Pfff, je vais manger chez mes parents.
-Ah oui, c'est vrai ! C'est si horrible que ça ? Penche t'elle la tête sur le côté, me faisant totalement craquer.
-Oui et non, on va dire qu'une fois les questions sur ma vie privée passées et celles sur mon avenir, le repas sera bien plus agréable.
-Courage, je suis sûre que tu vas très bien t'en sortir.
-Merci, je vais en avoir besoin. Bon allez, je file, si je suis en retard ça va mal commencer ! Riais-je.
Je l'embrasse tendrement sur la joue et tarde un peu à séparer mes lèvres de sa peau si douce. Elle me prend de nouveau dans ses bras, me laissant enfouir ma tête dans son cou. J'inspire une grande bouffée de son parfum, cherchant le courage nécessaire à cette journée qui ne m'enchante guère.
-J'aimerais tellement rester là. Chuchotais-je toujours à la même place.
-Moi aussi... tu peux rester aussi longtemps que tu veux.
-Humm ... Mais malheureusement il faut que j'y aille.
Elle me dépose un léger baiser dans mes cheveux avant de se reculer.
-Allez, va t'en avant que je ne te garde toute la journée avec moi !
-Tu sais que je ne serais pas contre l'idée, ne me tente pas trop ! Répliquais-je en souriant malicieusement.
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Juste une étincelle
Romance-Maman, Maman ! T'as vu ? Regarde ? Je lève le regard sur le visage de ma mère, concentrée à sortir un cahier de mon cartable. -Qu'est-ce qu'il y a, chouchou ? -Y a une nouvelle dame à l'école ! Je sautille sur place, excité de voir une no...