Chapitre 9

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Bip bip bip

Saleté de réveil, pour une fois que je dormais bien. J'étais en plein rêve, génialissime. J'étais au spectacle de l'école des enfants, grosse organisation. Devant la scène à m'occuper des petits, la maman de la petite Charlie arrive et je la salue. Elle est un peu plus petite que Christelle mais plus mate qu'elle, elle a aussi un sourire à tomber.

Ses cheveux sont longs, bruns et raides ; ce soir, elle les a attachés sur le côté, ils retombent sur son épaule gauche, elle est magnifique. Elle me salue à son tour et me sourit. Je récupère Charlie et vais l'installer avec les autres enfants. Petit à petit, tout le monde arrive, on va pouvoir commencer. Je les fais monter un par un sur la scène, surveillant qu'aucun ne tombe.

Le petit Timaé est là, je ne l'ai même pas vu arriver, ni lui ni sa mère, dommage. Une fois tous sur scène, les maîtresses prennent le relais, je vais donc rejoindre Brigitte de l'autre côté de la salle. On a à peine le temps de discuter un peu que le spectacle commence. Je scrute la salle en espérant apercevoir Christelle ; quand je la vois enfin, elle est assise à côté de Judie, la maman de Charlie. Elles ont l'air de bien se connaître, elles rigolent ensemble et je vois même que Christelle pose de temps en temps sa main sur sa cuisse ! Ça m'énerve et je ne regarde même plus les enfants, mon regard est fixé sur elles, elles regardent leurs enfants chanter mais se lancent quelques regards en coin, je n'aime vraiment pas ça, et pourtant je sais que ça ne devrait pas m'affecter.

Je sens que mon corps est tendu et je sursaute quand Brigitte me touche le bras pour me parler, je lui réponds à peine et reporte mon attention sur ces deux belles femmes. Christelle est en train de parler à Judie, elle passe sa main dans ses cheveux, les remonte et les passe sur le côté, elle les soulève et joue avec ; j'aime quand elle fait ça !

Mais malheureusement ce n'est pas moi en face d'elle, ce n'est pas à moi qu'elle lance ces regards et ce simple rappel me glace le sang, je ne supporte plus cette vision ! Je préviens Brigitte et sors, tant pis pour le spectacle mais je ne supporte plus tout ça et il faut absolument que je prenne l'air !

Je me roule une cigarette et m'adosse contre le mur pour la fumer. Je ferme les yeux, inspire longuement. D'un coup, je sens quelqu'un m'attraper le bras et je rouvre les yeux. Elle est là juste en face de moi ! Elle a laissé Judie pour venir me voir moi ! Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle attrape ma clope et la jette au loin, elle me prend ensuite dans ses bras et vient placer ses mains autour de mes hanches. Je mets instinctivement les miennes autour de son cou et place ma tête dessus. Je respire un grand coup et emplis mes poumons de son odeur, elle sent tellement bon.

On entend la musique de l'intérieur et on commence à danser doucement, collées l'une à l'autre. Ce moment est juste magique, j'aimerais qu'il dure tout le temps. Mais elle coupe ce silence pourtant si agréable.

-Pourquoi tu es sortie comme ça ?

-Je me sentais pas très bien, j'avais chaud. Mentis-je

-C'est moi qui te donne chaud ? Tu crois que je ne t'ai pas vu me regarder tout ce temps ? Tu n'étais pas vraiment discrète, tu sais.

-Ah bon ? Je ne pensais pas que tu me voyais. Tu avais l'air tellement bien occupée avec la maman de Charlie ! Dis je plus sèchement que j'aurais dû.

-Mais c'est que tu serais presque jalouse, dis moi ! Judie est juste une amie pour moi, certes une très bonne amie mais c'est tout. C'est pour toi que je faisais tout ça. Me sourit-elle, faisant chavirer un peu plus mon cœur.

-Oh si, très très jalouse ! Dis je en en embrassant légèrement son cou.

Je la sens frissonner et j'ajoute quelques baisers à cet endroit. Quand je relève la tête et la regarde dans les yeux, je remarque qu'elle a fermé les siens, profitant simplement de l'instant. Elle se penche doucement vers moi, je ne bouge pas et continue de la fixer intensément, elle en a envie et moi aussi... Nos lèvres sont à quelques centimètres, je sens son souffle sur moi et sa douce odeur emplit mes poumons. Il n'y a plus qu'elle et moi, tout le reste a disparu. Je me rapproche encore, nous sommes sur le point de nous embrasser, mon cœur s'emballe alors que je ne rêve que de goûter à sa bouche.

Juste une étincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant