-Allô. Allô ?
J'ouvre la bouche pour lui répondre, mais les mots restent coincés au fond de ma gorge. Les yeux fixés au plafond blanc, une première larme s'échappe, et vient finir sa course sur l'oreiller. J'ai pourtant tellement de questions à lui poser...
-Ju... Juliette, je suis tellement heureux que tu appelles.
Il continue et je ferme les yeux, voulant retenir mes larmes qui affluent. Sa voix se coupe, et pour la première fois je l'entends pleurer. Même lors du décès de son fils, il est resté fort devant moi, à chaque instant, faisant passer ma peine avant la sienne. Mon cœur se serre, je ne veux pas être responsable de sa tristesse.
-Merci. Merci d'appeler. Je comprends si tu ne veux pas me parler, ce n'est pas grave... Je suis heureux que tu...
-Non ! Je veux te parler, p... papa.
Je ne peux pas le laisser croire ça, si je l'ai appelé ce n'est pas pour rien. J'ai envie d'avancer, et pour ça j'ai besoin de ses réponses.
-Ma fille ! Je suis tellement content de t'entendre ! J'ai cru que tu ne voudrais plus jamais nous voir...
Le soulagement est palpable dans sa voix, il semble tellement heureux.
-Tu me manques...
Cette fois, je ne peux retenir mes larmes qui glissent librement le long de mes joues. Cette constatation libère un poids de ma poitrine, enfin, j'ose l'avouer.
-Je suis désolé... tellement désolé, pardonne nous, s'il te plait...
-Je sais... j'aimerais ... mais avant, j'ai des questions.
-Bien sûr, je comprends, tu veux venir à la maison pour en parler ?
-Non. Pas à la maison, je ne veux pas voir maman.
L'espace d'un instant, j'ai peur que cet aveu le fasse renoncer. Mais comme il connait la relation conflictuelle avec ma mère, il ne semble pas m'en tenir rigueur.
-D'accord, alors dis moi où et quand, j'y serais.
-Dans le parc en bas de chez moi, demain soir à 19h, ça te va ?
-Oui, c'est parfait. Je serais là. À demain.
-À demain.
Je raccroche avant que ma main retombe mollement sur le lit. Mes larmes redoublent de forces, les doutes refont surface, alors que je me tourne sur le côté.
Son sweat serré entre mes mains, je me demande si j'ai pris la bonne décision. Est-ce que lui aurait pris la même si nos places avaient été inversées ? Est-ce une bonne idée de pardonner à mes parents ? Ne vont t'ils pas me cacher de nouvelles choses... ?
Je finis par m'endormir, épuisée d'avoir tant pleuré. Un sommeil sans rêve, mais pourtant agité et loin d'être reposant.
PDV Christelle
Après un après-midi au parc avec mes trois enfants et Judie, je rentre fatiguée à l'appartement. J'aurais bien profité d'une petite sieste cet après-m, mais aucune chance avec mes trois amours qui me sollicitent tout le temps.
Je profite de quelques secondes de calme pour écrire un message à Juliette, pendant que Timaé court aussi rapidement que possible chercher un livre dans sa chambre. Je n'ai pas eu une seconde à moi depuis ce matin, mais elle a occupé la moindre de mes pensées aujourd'hui.
Timaé revient avant qu'elle n'ait eu le temps de me répondre, brandissant avec enthousiasme l'histoire qu'il veut que je lui lise.
Il grimpe sur le canapé et vient trouver sa place dans mes bras, ses petites mains tenant le livre avec moi. Je commence à lui raconter l'aventure d'Aladin, alors que son frère et sa sœur jouent tranquillement au salon.
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Juste une étincelle
Romance-Maman, Maman ! T'as vu ? Regarde ? Je lève le regard sur le visage de ma mère, concentrée à sortir un cahier de mon cartable. -Qu'est-ce qu'il y a, chouchou ? -Y a une nouvelle dame à l'école ! Je sautille sur place, excité de voir une no...
