Chapitre 28 : Première partie

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Je me réveille en sursaut en plein milieu de la nuit, encore tremblante de mon cauchemar récent. Je fixe mes mains recouvertes de sang lors de mon mauvais rêve, elles sont propres, pourtant j'ai la désagréable sensation de les sentir poisseuses.

Je me lève difficilement, essayant de ne pas forcer sur mes côtes, je me déplace à l'aveugle pour trouver la salle de bain. Une fois à l'intérieur, la lumière m'agresse les yeux, il me faut cligner plusieurs fois pour m'y habituer.

L'eau chaude coule abondement sur mes mains que je frotte vigoureusement, remettant sans cesse du savon, espérant oublier ces images qui refusent de quitter ma tête depuis ce réveil mouvementé. Je revois encore son cœur sans vie entre mes mains, alors que je le presse délicatement, le suppliant de battre de nouveau. Mon cauchemar est encore pire que la réalité, pourtant tout me semble tellement réel, la chaleur de son sang, le rouge qui tâche mes vêtements, et son regard vide qui semble me transcender.

Les mains rouges d'avoir trop frotté, je retrouve mon lit, n'arrivant pourtant pas à trouver le sommeil. Un coup d'œil à mon téléphone, et je découvre la réponse de Christelle.

-C'est avec plaisir, je viens te voir demain on commencera à préparer ton arrivée. Bonne nuit 😘

C'est le sourire aux lèvres que je commence à taper une réponse, me ravisant ensuite en constant qu'il est seulement quatre heures du matin. Je me rabats sur les quelques jeux traînant sur mon téléphone, m'occupant jusqu'à ce que le petit déjeuner arrive.

Un plateau cette fois garni d'un café tiède, de deux biscottes avec du beurre, et d'une espèce de petite madeleine. Je grimace alors que l'aide-soignante présente ce matin sourit.

-Je sais que ce n'est pas très appétissant, mais il faut que vous repreniez des forces. M'encourage t'elle en vérifiant mon état. Votre mal de tête est passé ?

-Oui dans la nuit. Commençais-je à croquer dans la madeleine. C'est en carton ou quoi ?!

-Essayez de la tremper dans votre café, je vous promets que c'est meilleure. Je reviens vous voir après, je vous aiderai pour votre douche.

-Pas la peine, je vais y arriver toute seule !

-Jade m'a prévenue que vous direz ça, mais elle a insisté pour que vous ne soyez pas seule. Referme t'elle la porte derrière elle, me laissant râler toute seule.

Je finis par laisser tomber le gâteau, me satisfaisant des biscottes et de mon café maintenant froid. Décidément certaines choses ne changent jamais, comme les repas des hôpitaux qui ne se sont pas améliorés depuis mon dernier séjour.

Décidant que je suis capable de prendre ma douche seule ce matin, je me lève, fouillant dans mon sac à la recherche de vêtements propres.

De nouveau dans la salle de bain, je me tortille en essayant de retirer mes vêtements, je n'aurais pas cru que cette action à priori simple puisse être si compliquée avec une mobilité réduite.

J'arrive à retirer le bas après quelques minutes de longue bataille, pour le haut, il faut déjà que je me débarrasse de l'attelle de mon épaule, ensuite il m'est plus facile de faire glisser mon t-shirt.

Sous l'eau tiède, j'essaye de faire bouger lentement mon épaule qui ne m'est plus douloureuse, il n'y a que mes côtes qui se font ressentir suivant les mouvements que je fais.

Tout se passe pour le mieux jusqu'à ce que j'essaye de m'habiller, j'arrive à mettre mon boxer et mon jogging, mais je n'arrive pas à accrocher mon soutien-gorge.

-Juliette ! Mais que faites-vous ?! Je vous avais dit d'attendre pour la douche, vous risquez de vous faire mal !

L'aide-soignante de tout à l'heure entre paniquée dans la salle de bain, attrapant mon bras plâtré pour le remettre le long de mon corps.

Juste une étincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant