Juste une étincelle

Chapitre 47

La sonnerie de mon réveil résonne contre les parois de mon crâne, ne faisant qu'amplifier la migraine déjà présente. À tâtons, je pars à la recherche de mon portable dans l'espoir d'arrêter ce bruit affreux.

Il me faut de longues secondes pour réussir à mettre la main dessus. Le calme enfin revenu, j'espère me reposer encore quelques minutes, mais quand je me réinstalle, un bruit sourd se fait entendre, rapidement suivi de jurons.

-Merde... Putain, Ju' ! T'abuses là !

Étonnée d'entendre quelqu'un pester de la sorte, j'ouvre les yeux pour découvrir Fany, couchée par terre.

-Fany ? Mais qu'est-ce que... mais, pourquoi t'es par terre ?

-À ton avis ? Je suis à la recherche du tapis d'Aladin, évidement !

Je ne peux que rire devant sa tête boudeuse.

-Vas-y, c'est ça, moque toi ! J'aurais pu me faire mal ! Tu sais qu'une chute de canapé sur cent est mortelle !

-N'importe quoi ! Où t'as entendu ça ? Riais-je de plus belle.

-C'est pas ce qui compte, me balance t'elle un coussin en pleine poire.

-Si, justement, je suis pas certaine que ta source sois bien juste ! Relançais-je le projectile, la ratant de peu.

-C'était juste une approximation, c'est tout. N'empêche que je suis sûre que ça peut arriver !

Cette fois, elle m'attrape directement par les pieds, et me fait tomber à mon tour, déclenchant son rire.

-C'est pas juste, je...

Mais je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'elle se jette déjà sur moi, heureusement que mon plâtre est redoutable contre ses assauts.

-Eh ? Mais pourquoi il a sonné ton portable ?

Allongée côte à côte sur le sol, nous reprenons notre souffle progressivement.

-Merde, je me redresse précipitamment, j'ai rendez vous dans une heure pour mon plâtre !

-Va à la douche, je m'occupe d'ici, ou sinon tu vas être grave à la bourre !

-Merci, mon poussin, tu gères !

******

Je patiente sur les chaises inconfortables de la salle d'attente depuis vingt bonnes minutes maintenant. L'odeur du désinfectant me brûle la gorge, et toutes ces affiches sur le mur blanc me donnent la nausée.

Heureusement pour moi, j'aperçois Jade arriver tout sourire, elle m'appelle et me sauve de l'air infesté de cette salle d'attente.

-Contente de te revoir en pleine forme ! Comment tu te sens ?

Je la suis à travers les couloirs de l'hôpital, priant intérieurement pour sortir d'ici au plus vite.

-Ça ira beaucoup mieux quand tu m'auras retiré ce plâtre.

-Encore quelques petites minutes et tu en seras débarrassée. Entre par la porte de droite, je te rejoins dans un instant.

La salle est petite, murs blancs, comme partout ici, ou n'importe autre hôpital. Une table d'auscultation et un tabouret occupent le centre, alors que les étagères sont pleines d'outils que je ne connais pas. Le docteur Frankenstein passerait la porte que ça ne m'étonnerait pas !

En attendant le retour de Jade, je me poste devant la seule fenêtre de la pièce, me donnant une vue directe sur le parc de l'hôpital. Les arbres maintenant dépourvus de feuilles me rappellent le nombre d'heures que j'ai passé là, seule à dessiner, ou avec Christelle à discuter...