Chapitre 53

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PDV Christelle

Vendredi matin, je suis réveillée par les petits pieds de mon fils qui viennent taper dans mon dos. Il était presque minuit quand il s'est mis à pleurer, et n'a plus jamais voulu se rendormir dans son lit. Épuisée moi aussi, après des nuits à tenir compagnie à Juliette par Face-time, dans l'espoir qu'elle s'endorme le plus sereinement possible, je n'ai pas eu la force de lui dire non. Au moins, il a pu finir sa nuit paisiblement blotti contre moi, alors que je n'ai presque pas fermé l'œil de la nuit.

Juliette m'a raconté la réaction de ses parents, son père a été formidable, mais sa mère... Je ne comprends pas comment elle a pu lui dire tout ça, comment elle peut penser une seconde que sa fille a un problème, qu'elle a raté quelque chose dans son éducation. Étant mère moi aussi, je ne comprends pas. J'aime mes enfants, plus que tout au monde, je pourrais donner ma vie pour eux !

Je réveille les deux plus grands et prépare leurs petits-déjeuners, Timaé dans mes bras tout du long. Décidément, sa nuit n'a pas été assez longue, et s'il n'est pas dans mes bras, il pleure pour tout et pour rien en s'accrochant à ma jambe.

Je les presse un peu plus que d'habitude ; cette semaine, je n'ai pas réussi à voir Juliette plus de trois minutes d'affilée, et toujours interrompue par des enfants, l'institutrice, ou même d'autres parents d'élèves. Ce matin, c'est décidé, j'arrive plus tôt à l'école pour pouvoir lui parler, vraiment !

-Mathias, dépêche toi un peu de finir tes céréales, ou on va être en retard !

-Mais man'... on est pas en retard.

Il râle, Julie a les yeux dans le vague en fixant son jus d'orange, et Timaé refuse de boire son lait, même après l'avoir mis dans un biberon sous sa demande. Je souffle dépitée, certains matins sont plus difficiles que d'autres, et sans aucun doute celui là en fait partie.

-Je commence plus tôt aujourd'hui, alors dépêchez vous, s'il vous plaît.

Je suis étonnée de voir que ça fonctionne, Julie se décide enfin à attraper son verre, et Mathias termine son bol avant de le mettre dans le lave-vaisselle. Il ne me reste plus que le plus jeune qui boude toujours devant son biberon.

-Chouchou... qu'est-ce qui ne va pas ?

Je me glisse sur la chaise à côté de la sienne, j'espère comprendre ce qui lui arrive ce matin.

-J'veux pas aller à l'école.

-Pourquoi ?

-J'veux rester avec toi.

-Oh... viens là, chouchou.

Je caresse ses cheveux et le berce doucement.

-Je peux rester avec toi alors ?

-Tu sais bien que ce n'est pas possible. J'adorerais pouvoir passer toute la journée avec toi, mais tu sais que maman doit aller au travail, et toi, tu dois aller voir tes copains.

-Tu viendras nous chercher à l'école ?

-Non, c'est ton papa. On se retrouve la semaine prochaine, nous.

Ma réponse ne lui plaît pas, pourtant, il sait très bien que nous n'avons pas le choix, la séparation est plus compliquée certains jours.

-Tu veux que je t'aide à t'habiller ?

Il hoche la tête et sort de mon cou où il s'était réfugié.

Je jette un regard à la salle de bain en rejoignant la chambre de Timaé tout en le portant sur mon dos. Je suis contente de voir que les deux plus grands sont habillés et se lavent les dents.

Juste une étincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant