Juste une étincelle

Chapitre 46

PDV Christelle

Allongée sur le dos, je n'arrive pas à trouver le sommeil. La fatigue alourdit pourtant mes paupières, mais Juliette m'inquiète, je sais que ses cauchemars ne sont pas aussi anodins qu'elle veut me le faire croire.

Son visage est apaisé, là, tout contre moi. Pourtant, je n'arrive pas à me sortir de la tête l'angoisse qui habitait son regard il y a à peine une heure. Je veux l'aider, ses mauvais rêves sont le reflet de ce qui la hante encore aujourd'hui, et tant qu'elle ne l'aura pas affronté, elle ne pourra aller mieux. Et même si j'aime sa détermination, elle est parfois bien trop bornée pour que quiconque arrive à la raisonner.

J'ai éventuellement une solution pour l'apaiser, mais tant que l'idée ne viendra pas d'elle, ça ne servira à rien. Je ne peux que veiller sur elle, priant pour être présente à chacune de ses crises ou cauchemars, et réussir à calmer sa détresse.

Les yeux toujours tournés vers son visage endormi, le sommeil me gagne enfin, pour me bercer de quelques heures de repos.

Quand je me réveille, le jour est à peine levé et Juliette dort toujours profondément à mes côtés. Je me détache de son emprise avec difficulté, la recouvrant de la couette avant d'embrasser tendrement son front.

Je passe rapidement à la salle de bain pour me préparer, et m'éclipse en silence hors de l'appartement, direction la boulangerie. Je ne peux pas contrôler ses rêves mais je peux être présente à ses réveils et faire en sorte que sa journée commence au mieux.

De retour à la chaleur de mon chez moi, mon plateau garni en main, je pousse en silence la porte de la chambre, prenant garde à ne pas renverser son café chaud sur les viennoiseries tout juste achetées.

Une fois le petit-déjeuner déposé au pied du lit, j'admire son visage, illuminé par un rayon de soleil solitaire. Un mince sourire étire son visage d'ange, elle est si paisible, si belle.

Je m'assois à ses côtés, caressant avec amour sa joue toute douce. Si je veux réussir à la réveiller, il va falloir que j'y mette de la volonté, Juliette a un sommeil de plomb.

Je viens embrasser son front, descendant ensuite sur son nez, avant d'atteindre ses lèvres. Ma main se faufile sous son t-shirt qui remonte, déclenchant un grognement de sa part.

-Dégage ta main gelée de moi...

Sa voix encore endormie me fait rire.

-Bonjour, à toi aussi, chaton.

-Jour'...

Sans même ouvrir les yeux, elle s'avance vers moi pour m'embrasser, et replonge sa tête dans l'oreiller. Décidément, les matins sont toujours autant difficiles pour elle.

-C'est l'heure de se réveiller, ma belle au bois dormant, caressais-je son bras.

-Je déteste les dessins animés de princesse... grogne t'elle, le visage toujours enfoui dans l'oreiller, sauf Rebelle, elle est cool. Et canon.

-Ça m'étonne même pas de toi !

Je tente de me relever, mais elle me retient, se redressant enfin du lit.

-Où comptes-tu aller, maintenant que je suis réveillée ?

-Nulle part, t'inquiète.

Je dépose le plateau sur ses genoux, et prends place en face d'elle.

Nous profitons tranquillement du petit-déjeuner, sans aborder son cauchemar de la veille. Je respecte son silence en lui racontant à la place ma soirée et les taquineries de mes amies lors de nos échanges de textos. Elles sont certaines que j'ai rencontré quelqu'un !