Chapitre 58

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PDV Juliette

Quand j'ouvre les yeux je suis d'abord aveuglée par une lumière trop intense, puis perdue au milieu d'une mare de sang. Il ne faut pas longtemps pour que je sois propulsée au milieu de la banque ce jour là.

Je me précipite jusqu'à son corps inerte, mes genoux tapent contre le carrelage froid avant que je ne le secoue par les épaules. Je n'ai que faire des pleurs, des cris qui nous entourent et des armes, je ne vois que le trou qui perfore son ventre, et le sang qui sort bien trop vite.

Son visage est déformé par la douleur, ses yeux me supplient de faire quelque chose pour l'aider mais mes mains ne suffisent pas à arrêter l'hémorragie. Je crie son prénom en boucle, le presse pour qu'il ne ferme pas les yeux mais rien n'y fait, il sombre dans l'inconscience.

Je sens ma tête tourner, ma vue se trouble, l'air commence à me manquer. Tout devient flou, noir, vide. Comme si un vide sidéral s'était ouvert sous mes pieds, j'ai l'impression de tomber sans jamais parvenir au fond.

Je suis secouée, tout mon corps tremble, mes larmes me brûlent les yeux.

Je finis par ouvrir les yeux en panique et même si je ne vois pas clairement, je devine Christelle devant moi. Je vois ses lèvres bouger mais je n'entends qu'un bourdonnement permanent et assourdissant.

Assise sur mes cuisses, elle appuie contre mes épaules pour me refaire allonger. Son corps recouvre le mien, ses mains s'accrochent fermement à mon visage et me serrent contre elle.

Après un moment qui me semble interminable, les caresses qu'elle applique contre ma joue tout comme ses mots doux parviennent à m'apaiser. Quand je rouvre les yeux la pièce a arrêté de tourner, il ne reste plus que Christelle, son inquiétude et son regard qui me scrute attentivement.

-Juliette ! Ça va ? Tu m'as fait tellement peur, oh mon dieu, ne me refais plus jamais ça !

Il faut que je la rassure, je ne supporte pas l'inquiétude que je vois dans ses yeux, mais je n'ai pas confiance en ma voix. Je lui souris simplement et caresse sa joue du bout des doigts. Ses yeux se ferment quand ma paume rencontre sa joue chaude, elle semble soulagée. Je ne résiste pas à sa bouche entrouverte et vient la couvrir de la mienne.

Elle laisse son front se poser contre le mien avant de me demander doucement :

-Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?

Je ferme les yeux sous la caresse de son pouce contre ma joue, sa douceur me fait fondre.

-Juste un cauchemar.

-Un cauchemar ne t'empêche pas de respirer quand tu te réveilles.

Je ne veux pas l'inquiéter, mais je ne peux pas lui mentir, elle a bien vu ce qu'il s'est passé et elle n'est pas bête.

-Mes cauchemars sont presque tout le temps suivis d'une crise d'angoisse...

Je retrouve son regard, il est baigné d'inquiétude et je me dépêche de préciser :

-Mais c'est rien de grave, t'inquiète.

-Comment veux-tu que je ne m'inquiète pas quand ma copine me réveille en pleine nuit à la limite de l'asphyxie ! Elle éloigne son visage mais garde ses mains dans les miennes. Tu ne m'entendais pas, je ne suis même pas sûre que tu me voyais, j'étais impuissante...

-Non. Tu ne l'étais pas, bien au contraire. C'est la première fois que je retrouve mon calme si rapidement, et c'est grâce à toi.

Je glisse une mèche brune derrière son oreille et embrasse le dos de sa main.

Juste une étincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant