Chapitre 51

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PDV Juliette

Les yeux rivés sur les remous incessants, je suis comme hypnotisée par ces bulles qui ne cessent d'exploser pour mieux se réformer. Si seulement tout pouvait être aussi simple, recommencer tout en oubliant les erreurs du passé...

Des bruits de pas sur les feuilles mortes au sol me surprennent, il a rarement du monde qui passe ici, surtout lorsqu'il fait nuit. Je ne bouge pas pour autant, bien trop absorbée par la danse irrégulière du courant sous mes pieds.

Il ne me faut pas longtemps pour reconnaître mon inconnue. Son parfum apaise mon esprit qui bouillonne, et sa présence à mes côtés me fait du bien.

Je ferme les yeux quand je dépose ma tête sur son épaule, sa respiration lente et régulière me fait oublier les cris de mon cœur et de mon esprit. L'un veut croire au pardon et au nouveau départ, alors que le second me rappelle sans cesse la douleur de tous ces mensonges.

Elle respect mon silence, caressant en douceur le dos de ma main. C'est moi qui finis par le rompre après de longues minutes.

-Où sont les enfants ?

-À l'appartement, avec Judie.

-D'accord. Après un nouveau silence, je reprends. Comment tu as su que j'étais ici ?

-J'ai vu ton père. Il m'a dit que tu avais pas l'air très bien en partant, et il y a pas beaucoup d'endroits où tu aimes te retrouver pour réfléchir.

Elle embrasse le sommet de ma tête, alors que je ressers mes doigts autour des siens.

-J'ai attendu ton appel...

-Désolée, j'avais besoin de réfléchir.

-Je comprends tu sais, que tu aies besoin d'espace, d'air ou d'un endroit calme pour pouvoir réfléchir tranquillement. Mais préviens moi, je me suis inquiétée, ne refait plus ça... s'il te plait.

-Promis.

Il me faut moins d'un quart de seconde pour lui faire cette promesse. Je ne veux plus jamais être responsable de l'inquiétude que je viens d'entendre dans sa voix.

J'embrasse tendrement la peau sensible de son cou, son sourire vient chatouiller le haut de ma tête alors que son bras m'enlace. Sa bouche part à la recherche de la mienne qu'elle trouve sans aucunes difficulté.

Là, tout contre elle, j'oublie le froid, les tourments, et mes doutes. S'il y a bien une chose dont je peux être sûre, c'est de son amour. Dans ses bras, je ne connais plus la peur, à part celle de la perdre, mais je ne préfère pas y penser.

Sans jamais perdre le contact, elle enjambe le muret, gardant une jambe de chaque côté. Une frôlant les feuilles mortes, l'autre toujours dans le vide. Ses mains froides s'aventurent sous mon sweat, me faisant échapper un cri de surprise, alors que je grimpe sur ses cuisses, les enroulant ensuite dans son dos.

-Dégage tes mains de là, elles sont congelées !

Mon grognement la fait rire, et ses doigts s'amusent des frissons qu'ils laissent sur leur passage.

-C'est peut-être toi qui est brûlante.

-La faute à qui !

-À toi, elle ramène une main sur mon ventre, à qui penses-tu d'autre ?

-Arrête ça, ça caille, et en plus ont est dehors...

Malgré mes mots, je ne peux pas la repousser, je n'y arrive pas, et elle le sait parfaitement. Elle se joue de moi, tournant autour de mon nombril, mon ventre se contracte sous ses caresses, et ma respiration devient erratique alors que Christelle s'aventure encore plus haut.

Juste une étincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant