Juste une étincelle

Chapitre 20

PDV Christelle

J'arrive trop tard, un taxi disparaît déjà dans la nuit, emportant Juliette loin de moi. Je ne comprends pas l'angoisse que j'ai pu lire dans ses yeux aussi bleus que l'océan, un océan en pleine tempête ce soir.

Je ne me laisse pas abattre pour autant, alors que les feux de la voiture disparaissent dans la nuit, cherche son numéro, approchant mon téléphone de mon oreille en espérant entendre sa voix.

Après presque une dizaine d'appels sans réponse, j'abandonne, rentrant de nouveau dans le bar, retrouvant seule ses amies qui ne semblent pas avoir remarqué notre absence.

Je m'installe à côté de Fany, écoutant à peine les discussions qui pourtant les animent grandement. Même si je le voudrais je ne peux pas, mon esprit est bien trop perturbé par les derniers événements.

J'ai l'impression de ressentir encore ses lèvres gourmandes contre les miennes, ses mains curieuses sur mon corps, son regard de braise partout sur ma peau.

Je ne comprends pas sa réaction, je pensais que nos échangent étaient aussi clairs pour elle que pour moi. Qu'elle avait compris depuis le temps qu'elle ne me laisse pas indifférente, j'ai pourtant bien senti moi-même ses regards sur moi, j'ai bien saisie ses sous-entendus. Tout se passait pour le mieux, pourquoi a-t-elle paniqué tout d'un coup ? Pourquoi prendre la fuite sans aucune explication ? Pourquoi dit-elle ne pas pouvoir ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Ou ce que je n'ai pas fait peut-être ?

Trop de questions sans réponse se bousculent dans ma tête, si bien que je n'entends pas Fany m'appeler, c'est seulement quand sa main se pose sur mon épaule que je sors de cette transe :

-Eh ! T'es avec nous Chris ?!

-Euh oui... Désolée je pensais à un truc. Qu'est ce qu'il y a ?

-T'es sûre que ça va ? T'as l'air bizarre ?

-Oui, oui, ... Ne t'en fais pas.

-D'accord, si tu le dis, bref tu sais où est passée Juliette ?

-Oh, euh ... Ben elle est partie ...

-Quoi ? Comment ça ? Quand ? Où ? Pourquoi ?

C'est à son tour de paniquer, elle enchaîne les questions sans même me laisser le temps de lui répondre :

-Eh oh, du calme ! Sûrement chez elle, mais je n'en suis pas sûre. On était ensemble et elle est partie sans rien dire !

Alors que j'essaye de lui expliquer, je sens la colère prendre le relais. La colère de sa fuite, de son absence de réponse...

-Comment ça, sans rien dire ? Qu'est ce que vous foutiez ?

Son inquiétude augmente et elle ne fait que m'agacer un peu plus :

-On s'est embrassé, tout allait bien. Enfin jusqu'à ce qu'elle parte en courant, s'excusant en me disant qu'elle ne pouvait pas !

-Quoi ? Vous vous êtes embrassées !? Mais c'est génial !

-T'as entendu la partie où elle a pris la fuite ? M'agaçais-je un peu plus alors qu'elle ne semble pas comprendre.

- Oui, oui, mais quand même, elle m'a enfin écoutée ! C'est génial !

-Bien sûr ! Mais j'aurais préféré qu'elle reste là. Toi qui la connais bien, tu peux peut-être m'expliquer ce qu'il a bien pu se passer dans sa petite tête.

-Possible, mais attends, j'essaye de l'appeler avant, je veux savoir si elle va bien.

Elle semble avoir enfin réaliser que son amie ne va pas bien, les sourcils froncés, elle colle son téléphone à son oreille après avoir cherché son numéro.