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- Tu veux boire un truc ?

Tournant ma tête vers Mekra, je fis simplement un hochement négatif de la tête.

Assise sur mon canapé, les jambes repliées contre moi-même, je fixai inlassablement la pluie grise qui s'abattait sur les vitres de mon balcon. A vrai dire, je n'avais pas bouger depuis le départ de Maya et il devais s'être écouler deux heures au moins.

Si à mon réveil, j'avais trouvé un semblant de bonne humeur, celle-ci s'était vite évaporée pour laisser place à l'incompréhension et à la tristesse. Les yeux dans le vagues, les révélation de ma pseudo "meilleure amie" tournaient en boucle. Je ne sais pas ce qui me chagrinait le plus... Le fait qu'elle ai délibérément mis mon club en faillite, ou le fait qu'elle était en contact avec le père de mon fils depuis plus d'un mois, sans m'en avoir parlé une seule fois.

Et c'est cette dernière information qui m'écœurait le plus je crois. Maya était pourtant aux premières loges lorsque le grec avait disparu du jour au lendemain. C'est chez elle que j'avais été courir pour l'en informer, avec elle que j'avais essayer toutes les pistes possibles et inimaginables pour le retrouver, elle qui avait assisté à mon chagrin et à ma peine, elle qui avait également été présente aux crises de mon fils... Elle avait vécu cette séparation avec moi, m'avait vu à deux doigts de sombrer avant qu'elle-même réussisse à me relevé. Et, elle encore qui savait parfaitement que j'avais besoin de réponses pour mon fils. Et je ne comprenais pas comment elle avait pu me cacher ça ? Comment elle avait pu me voir et me sourire, venir chez moi pendant tout ce temps et ne rien me dire ?

Ce n'étais pas la première fois que j'étais trahi par quelqu'un mais jamais je n'aurais pensé que Maya puisse me planter un couteau dans le dos...

- Ça va Jaja ?

Je tourna ma tête, regardant l'Algérien à mes cotés. Depuis le départ de la blonde, il ne m'avais pas lâcher une seconde. Dans un silence absolu, il s'était contenter de rester là et de me soutenir silencieusement.

- Je sais pas, répondis-je sincèrement en fronçant les sourcils.

- Si tu veux crier ou taper.... j'suis là... enfin tu vois quoi.

Je fronça davantage les sourcils.

- Quoi ? Sourcilla l'Algérien, en fronçant des sourcils.

- T'es sérieux là ? Tu me propose de me servir de toi comme d'un punching-ball ?

Il haussa négligemment les épaules.

- Si ça peut t'aider...

Malgré moi, un petit rire sorti de ma gorge, imaginant la scène et à quelle point sa proposition était ridicule bien que touchante.

- T'es bête, lâchai-je en secouant la tête.

Un petit sourire étira ses lèvres qui étaient pincées depuis plusieurs heures.

- Me prend pas pour un fragile meuf ! Me prévins t-il. C'est juste que j'te connais et quand t'es silencieuse comme aç, c'est pas bon... pas du tout. Alors avant que tu te transforme en Grimilins, j'préfère que tu gueule un bon coup tu vois.

- Un grimlins ? Répétais-je en haussant un sourcil.

Il hocha la tête.

- T'as moins de poil mais quand t'es véner, c'est comme ça que je te vois.

Je lui donna un coup de coussin que j'attrapa dans mon dos, en souriant pendant qu'un petit rire s'échappa de sa gorge.

- Crétin, marmonnai-je.

𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant