La voiture de Tarik venait tout juste de se garer devant le bâtiment des garçons que je me détacha dans la seconde. Tarik est resté silencieux pendant tout le trajet malgré mes tentatives pour essayer de briser la glace. Le regard braqué devant lui, il ne cessait de fixer la route. Et le silence qui émanait de sa part, ne cessait de faire monter mon angoisse. Si Ken me faisait venir chez eux à cette heure-ci, j'étais consciente que l'état de Deen devait être grave. Ainsi c'est sûrement pour cette raison que j'aurai aimer entendre la voix grave du rappeur des Tarterêts jusqu'à ici, pour me rassurer. Car dès qu'il s'agissait de Deen, il m'en fallait peu pour me mettre dans tous mes états.
Alors que le kabyle mit le frein à main, je passa une main sur mon visage afin de reprendre mes esprits et de ne pas me laisser emporter par les dix scénarios qui défilaient dans ma tête. Mais un simple coup d'oeil vers Tarik suffit à faire grandir une culpabilité à son égard. Je me sent un peu coupable de le lâcher comme ça, surtout que je me faisait une joie de passer du temps avec lui.
- Je suis vraiment désolé Tarik, m'excusai-je à nouveau, la voix basse.
-J'sait et j't'en veux pas. Ton pote a b'soin de toi, soupira t-il.
Je baissa les yeux, mais je vois bien que même si il comprend, cela n'enlève en rien son énervement léger. Ce que je peux comprendre car si nos rôles étaient inversés, malgré notre principe en commun et l'engagement qu'on a tous les deux envers nos familles respectives, je serais certainement déçu de le voir partir.
- Merci de m'avoir déposé.
Il hocha la tête, sans me regarder toutefois. Je me pencha vers lui et déposa un baiser sur sa joue mal rasée avant d'ouvrir la portière. Mais lorsque je vais pour sortir de l'habitacle, sa main rattrapa mon poignet, me faisant tourner une nouvelle fois vers le bel algérien. Mes iris tombèrent alors directement dans les siennes.
- Att...
Mais je lui laisse pas le temps de parler, que je m'empresse de sceller mes lèvres aux siennes. Comme pour m'excuser d'une autre manière que par des mots. Il semble surpris étant donné que nous sommes dans sa voiture et non à l'abri du regard des passants qui peuvent errer dans la rue. Mais rapidement, je le sent soupirer sous mon baiser. Attrapant ses joues avec mes mains, je sépare nos lèvres avant de le regarder.
- Je sait qu'on avait prévu de passer la soirée ensemble, mais je me rattraperai. Mais fais pas ta tête de méchant là...
Unléger ricanement sorti de sa gorge et je vois un air espiègle traverser ses prunelles.
- S'cuze, c'est pas contre oit. Juste Nab m'a envoyé un ssage-mé pour m'dire que l'autre conne s'ra là c'soir. Puis comme tu m'a dit direct que toi aussi tu devais changer tes plans... Ca m'a soûler. Mais crois pas que je t'en veux pour Burbigo.
- L'autre conne ? Sourcillai-je.
- Kay'... La reuss de... de... l'autre.
Sa voix se coupe, et je vois que le simple fait de prononcer le prénom de Johanna, Tarik en est incapable. Ses prunelles changent et ses poings se serrent. Je me pince les lèvres, comprenant qu'il serait peut-être temps que j'insiste au sujet de Johanna. Mais malheureusement, ce soir, un autre homme semble avoir besoin de mon oreille attentive.
- J'ai compris... J'passe demain si tu veux ? Et on en parlera ...
- Ouais. Mais vas-y files. Ca va l'faire, t'inquiète pas pour oim et occupes toi de ton kho.
Je lui offrit un petit sourire et je suis soulagé lorsque j'en vois un léger détendre son visage pourtant tendu depuis vingt minutes.
- Bon je dois y aller. Tu fais attention et envoie moi un message quand tu sera arrivé.
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𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔
Fanfiction« 𝐿𝑒 𝑐𝑖𝑒𝑙 𝑎𝑢𝑠𝑠𝑖 𝑝𝑙𝑒𝑢𝑟𝑒 𝑎𝑝𝑟𝑒̀𝑠 𝑙𝑎 𝑑𝑒́𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛, 𝑗𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑒 𝑙'𝑖𝑑𝑒́𝑒 𝑝𝑟𝑒́𝑐𝑖𝑒𝑢𝑠𝑒. 𝑁𝑢, 𝑎̀ 𝑔𝑒𝑛𝑜𝑢𝑥 𝑠𝑜𝑢𝑠 𝑢𝑛 𝑛𝑢𝑎𝑔𝑒 𝑛𝑜𝑖𝑟, 𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒𝑠 𝑣𝑟𝑎𝑖𝑒𝑠 𝑟𝑒́𝑝𝑜𝑛𝑠𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑛�...