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Adossée à l'embrasure de la porte de chambre, mon regard resta figé sur Ewen qui avait fini par s'endormir. Un micro-sourire apparue sur mon visage lorsque je vis qu'il tenait contre lui une photo de son père, prise il y a quelques années maintenant.

Je me sentais coupable vis à vis de cet enfant. Coupable de ne pas avoir su le protéger plus intensément, coupable de l'avoir éloigné de son père, coupable de ne pas avoir remarqué plus tôt sa détresse. Cependant, en analysant bien mes faits et gestes, on ne peut pas dire que j'avais été franchement présente pour lui depuis quelques temps. Et je n'avais aucune excuse à ça. Si auparavant j'avais privilégié mon club, depuis une semaine, j'avais délaissé mon fils pour les garçons. Sauf que je n'étais plus une gosse et qu'il fallait que je reprenne mes responsabilités.
Mais si il y a un bien un point que j'avais du mal à digérer, c'était qu'Ewen semblait aller miexux depuis qu'il reparlait à Ken. Et égoïstement, je me rendis compte que si je refusais qu'ils se revoient c'était uniquement parce que je voulais à tout pris qu'Ewen se suffise de ma présence. Sauf qu'un enfant a toujours besoin de ses deux parents, quoiqu'il arrive.

Toc, toc...

Tournant la tête vers la pièce de vie, je pris conscience que Ken venait d'arriver. En refermant doucement la porte derrière moi, je fila d'un pas las vers ma porte d'entrée. Je ne fut pas surprise quand je vis le grec devant ma porte. Lorsque qu'il me vit, il releva les yeux et un petit sourire pris place sur ses lèvres.

- Salut...

Première fois que l'on se retrouvait sans effet de surprise. Et, bêtement, je ne su quoi dire pour le saluer tant cette situation n'était pas arrivée depuis des années. Et quelque part en moi, cela m'attrista. D'ordinaire, lorsque tout allait encore bien entre nous, je me serai empressé de me jeter dans ses bras et de lui embrasser la joue avant de prendre sa casquette pendant qu'il me porterait dans le salon. Or, la situation n'était plus adéquate.

- Hum... Salut... Entres.

Il sembla lui-même surpris du calme et de la politesse dont je faisais preuve à son égard. Mais aujourd'hui, je laissait de côté nos désaccords, jugeant que seule moi était fautive de ce qui allait se produite.

Timidement, il entra dans l'entrée et fila dans le salon. Je referma la porte derrière lui, appréhendant notre futur échange. Je n'avais pas peur de lui, mais j'étais stressé face à lui. Même après un an, je remarqua que sa présence me faisait encore un certain effet, comme elle fut toujours le cas.

- Tu... tu veux boire quelque chose ? J'ai... j'ai des bière si tu...

- Nan... je... j'bois plus, me répondit-il de manière gênée.

Sa remarque me figea quelques secondes, secondes pendant lesquelles je vis qu'il évitais mon regard. Afin de ne pas enfoncer le couteau dans la plaie, je me retins de balancer une pique et me contenta de me retourner pour aller dans le frigo et sortir du soda.

- C'est... c'est bien... Tu as pris une bonne décision, lui fis-je en posant nos boissons sur la table.

Je pris place sur le canapé, pendant qu'il resta debout, à me fixer.

- Quoi ? Demandai-je.

- Non rien, fit-il en souriant timidement.

- Assied- toi, tu va pas rester debout comme un con là ! tentai-je en souriant.

Un faible rire sorti de sa gorge et il enleva son bomber avant de prendre place à coté de moi. Bizarrement, sa proximité ne me dérangea nullement. Au contraire.

𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant