𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔

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PDV KEN

Assis dans la salle d'attente, les yeux sur mes baskets dépourvues de lacets, je regardait mon pied taper frénétiquement la parquet blanc. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine, et je plaça automatiquement un cure dent entre mes lèvres, m'empressant de le mâchouiller pour calmer ma nervosité. Ne pouvant sortir seul pour fumer ma clope, je n'avais trouver que ça pour m'aider à me canaliser.

- Sam ! Ton cure-dent ! fis une infirmière en arrivant vers moi.

Lorsque je leva la tête, je vis Sophie, l'une des aide soignante de l'hôpital me tendre sa main. Une femme d'une cinquantaine d'année, ronde mais avec un visage doux et un regard tendre. Je roula des yeux et retira le petit bout de bois entre mes lèvres avant de lui tendre.

- Faut pas abusé, j'vais pas l'avaler pour me flinguer, râlai-je.

- Oh je sait bien, mais je peux pas te laisser avec ça. Si un patient te le prend, lui pourrait faire autre chose avec et crois moi, j'en ai vu des méthodes étranges pour mettre fin à ses jours depuis le temps que je travaille ici.

Je me redressa légèrement, piqué par ma curiosité.

- Azy raconte...

- Hum... laisse moi réfléchir. Ha si ! Je me rappelle d'un homme, il était là depuis une semaine, et cet abruti n'a rien trouver de mieux que d'avaler du smecta... Le pauvre, tout ce qu'il a réussi à détruire ont seulement été les WC de sa chambre...

Je fronça mes sourcils, et grimaça en m'imaginant le tableau.

- T'en a vu pas mal à c'que j'vois, fis-je.

- Et encore, je suis là depuis vingt ans donc imagines un peu les surprises que j'ai pu avoir...

Elle me fit un petit sourire, pendant qu'un faible rire s'échappa de ma gorge.

- Je suis contente de t'entendre rire...

Je lui offrit un petit sourire gêné, et me gratta la nuque, pas à l'aise avec sa franchise d'une pure gentillesse. Je reporta mes prunelles sur mes baskets, trouvant plus d'intérêt pour celles-ci.

- Je crois que je vais te laisser, ta visite vient d'arriver, me fit-elle avant de me faire un clin d'oeil.

Je regarda sur notre droite et vit une silhouette retirer son bonnet lorsqu'elle passa les portes automatiques. Directement, elle se dirigea vers le comptoir, courant presque vers l'hôtesse d'accueil avant de la faire sursauter devant sa soudaine apparition.

- J'peux vous aider ? Sourcilla l'hôtesse.

- J'viens voir quelqu'un, grogna Bigo.

La vieille femme, dont j'ai oublié le nom, toisa Deen de ses prunelles, affichant presque une mine méprisante.

- Hé mais je vous reconnaît vous...

- Ouais, j'suis le mec que vous avez tej avec vos gorilles la dernière fois. Mais ce coup-ci manque de bol, je suis autorisé à v'nir.

La voix de mon pote claqua et bizarrement je senti d'ici son sourire provocateur.

- Votre nom, soupira la femme grisonnante.

- Ahmadeen...

- Étrange prénom... Pas français j'imagine ?

Voyant que Deen n'était pas loin de vriller, je me leva et Sophie ria légèrement en voyant mon pote s'embrouiller avec l'hôtesse. Mais à ce que j'avais pu comprendre en parlant avec les personnes travaillant dans ce centre, ils étaient peu nombreux à supporter la vieille meuf du comptoir. Ils l'appelaient même "la gargouille" entre eux.