𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔

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PDV KEN

Le dîner se déroula sans accroche tandis que Deen faisait tout pour détendre l'atmosphère en faisant rire son filleul. J'aurais aimé être celui à faire le con avec mon fils malgré tout, je laissais Bigo prendre ce rôle et le marseillais avait vite bien compris que les choses ne s'étaient pas vraiment passées comme on l'avait voulu au commissariat.
Même si Clémence feignait la bonne humeur, cette journée avait été chargée et ni elle, ni moi n'étions doué pour se voiler la face. Alors Deen, en bon papy, avait tenu à changer les idées de tout le monde. Pendant le repas, j'avais croisé quelque fois le regard de mon ex, mais cette dernière détournait le sien directement à chaque fois. Une sorte de barrière semblait s'être installée depuis la prise de décision concernant notre futur dans sa caisse, et je soupirai d'exaspération face à son comportement. Si au début, j'avais été ok avec ça, le fait qu'elle fui mon rzgard me faisait prendre conscience de ce que cela impliquait et j'avais maintenant peur que pendant mon absence, cette barrière invisible devienne la muraille de Chine. Cependant, en l'observant du coin de l'oeil tout en faisant gaffe à pas m'faire griller, ce soir je voyais une Clémence au bout du rouleau. Elle semblait fatigué émotionnellement et physiquement, et je comprenais alors qu'elle ai besoin de temps. Moi aussi dans un sens, car il était évident qu'on pouvait pas continuer comme ça. Pas devant Ewen, ni devant nos potes. Malgré tout, j'espérais que les choses allaient s'arranger et qu'à mon retour, elle arriverait à nouveau à soutenir mon regard comme avant.

Voyant que j'avais pas touché son assiette, Bigo avait été quelque peu vexé. Il ne m'avait rien reprocher en voyant celle de sa meilleure pote quasi-intacte. Ca se voyait sur nos tronches qu'on avait vécu une journée de merde. Clém ne parlait pratiquement pas et moi non plus, laissant Alice et Deen fait la conversation avec notre fils. De mon coté, je ne cessait de faire tourner mon verre d'eau entre mes doigts nerveusement, me repassant en boucle ce "rendez-vous" et ses airs d'interrogatoire. A cet instant précis, j'aurai aimé revenir des années en arrière. A l'époque où on était encore chez "nous". A cette période, dès que je passait une journée de merde, la seule à savoir me redonner du peps était la brune en face de moi et notre rituel qui consistait à s'enfermer sur le balcon, en regardant le ciel sans un silence absolu. Nous enfermant dans notre bulle, et notre amour. Sauf que ce soir, ce rituel ne se reproduirait pas.

Pour briser cette ambiance morose, Bigo décida de lancer diverses sujets de conversation, et en voyant le regard inquiet d'Alice sur Clémence, je décida de participer, histoire de donner le change. On parla évidemment de mon retour à l'HP, ne pouvant éviter le sujet lorsqu'Ewen lui-même l'aborda.Mais au lieu de parler de ma future absence, Deen parla de l'après. De mon retour. Chose qui jeta un petit froid entre moi et Clémence, puisque aucun de nous ne savait ce qui se passerai. On galérait déjà assez pour penser au présent, alors envisager l'avenir c'était quasi-impossible. On se projetait plus dans l'avenir, ni elle, ni moi. Pas pour le moment.
De mon coté, j'avais le projet de me remettre à fond dans le rap, de retourner au studio à la minute où je quitterais enfin ces murs blancs. J'avais bosser pas mal avec les gars depuis ma sortie et on avait bouclé certains sons. Celui avec Bigo était pratiquement terminé, manquait plus qu'Hugz finisse le mixage.  Pour éviter cette discussion qui pourrissait légèrement l'ambiance, Bigo rebondit alors sur le son. Me demandant si j'avais réussi à écrire à l'HP. Je lui répondis par l'affirmatif. L'isolement dans lequel on m'avait plongé, m'avait permis de renouer avec l'écriture. Ne pouvant m'exprimer oralement, j'avais couché pas mal de choses sur le papier, ce qui m'avait aidé. Reprendre cette habitude m'avait redonner de la force, car je comprenais au fur et à mesure que je reprenais le contrôle sur ma vie. Et en renouant avec le rap, partie intégrante de mon être, je me sentais enfin bien dans ma peau.

Les filles s'étaient éclipsées alors, nous laissant entre hommes. Evidemment, je ne pu m'empêcher de regarder Clém de travers en la voyant ouvrir son troisième paquet de clope de la journée, n'aimant pas du tout cette habitude qu'elle avait de fumer intensément. Ca avait toujours été une grosse fumeuse, mais je ne comptait plus le nombre de fois où je lui prenais la tête à ce sujet. Ouais j'étais mal placé étant moi-même fumeur, mais dans sa consommation, la brune me battait carrément. On avait fait un test en s'achetant chacun une cartouche un jour, si moi elle m'avait duré cinq jours, Clém avait niqué le sien en seulement trois. J'avais eu un sourire narquois, voyant que j'avais une fois de plus raison, pensant la mettre face au mur mais la brune avait usé encore de son charme pour me faire taire. Préférant démarrer une guerre de coussin pour échapper à la conversation sur sa santé. Clémence détestait parler de ça, depuis que sa mère était partie à cause d'une maladie, la brune avait une certaine peur à ce sujet. Déclarant qu'il fallait bien mourir un jour, remarque qu'elle faisait à chaque fois qu'on la titillait, mais si elle cela la faisait rire, moi sa phrase me terrifiait. Car ouais, je paniquai à l'idée qu'elle parte avant moi. Comme un vieux couple, j'avais toujours pensé partir le premier. Mais Clémence ne faisait jamais attention à elle et à son état santé. Limite fallait la traîner par les cheveux pour qu'elle daigne aller au médecin quand elle était malade.